Mamada, de la tribu des Himbas en Namibie, n’en demandait pas tant. En touchant une curieuse substance qui s’échappe d’un satellite crashé près d’elle, elle devient une migrante au pouvoir absolu. Et se retrouve à Paris. Un album cocasse, truculent, bourré d’humour et un personnage, Mamada (Paquet) qui a de la ressource.
Mamada est le chef de son village. Elle a un sale caractère et déteste les touristes. Quand elle part à la chasse dotée d’un grigri un brin douteux elle ne sait pas qu’elle s’embarque pour un voyage extraordinaire. Sa fille, Mamadina, est très branchée et étudie à la ville. Les contraintes sociales des anciens, elle s’en badigeonne le nombril avec une patte d’alligator femelle. Mamada poursuit sa partie de chasse et tombe sur une capsule qui a fait un gros trou dans la brousse. S’en échappe un bizarre liquide rose qui vient se nicher dans l’estomac de Mamada la colérique. Un brin énervée, Mamada se retrouve transportée dans le métro parisien et, juste retour des choses, téléporte tous les passagers, sans le vouloir vraiment, dans son village de Namibie.
Le voyage de Mamada fait penser à ceux de Gulliver, fantastique en plus. Confrontée à la civilisation qu’elle rejette, Mamada va faire avec mais à sa main. Comme elle est désormais un peu sorcière elle en profite pour ressusciter une jeune fille qui devient sa compagne parisienne d’aventures. Mais les propriétaires de la capsule au produit miracle vont se manifester.
L’idée de ce bon sauvage tel que Rousseau l’aurait qualifié est bonne, drôle et tendre. David Ratte lui donne un humour presque anglais, froid mais lucide, dégagé des contraintes d’un monde qu’elle n’aime pas mais qu’elle doit essayer de comprendre pour s’en sortir. Après Le Voyage des Pères, Ratte a donné vie à un très beau personnage et à une intrigue qui a du punch.
Mamada, Tome 1, Époustouflante migrante, Paquet, 13,50 €
complétement hilarant. a lire pour être de bonne humeur