On continue notre série estivale « Les rattrapés de l’été », avec un nouveau titre, The Bridge. C’est au même titre que L’Empire State Building, la Statue de la Liberté, un incontournable new-yorkais. Qui n’a pas traversé le Pont suspendu de Brooklyn lors d’un voyage américain ? Mais qui sait comment a été conçu, et par qui, à quel prix, ce monument de pierre et d’acier de deux kilomètres qui aura demandé quatorze ans de travail et bon nombre de victimes ? Au départ c’est John Roebling qui lance le projet, son fils Washington qui le met en œuvre et sa belle-fille Emily qui l’aidera à le bâtir. Une histoire de famille, à l’américaine, d’amour aussi, une saga de talents visionnaires qui va se heurter à tout le monde, politiciens véreux, architectes, Presse mais atteindra son but. Peter J. Tomasi raconte leur histoire illustrée par le trait très clair de Sara Duvall.
Dans la famille Roebling, il y a le père, John à la tête d’une entreprise florissante de travaux publics. Un méticuleux, intransigeant avec son fils pourtant talentueux Washington qui va s’illustrer pendant la guerre de Sécession. Ingénieur, il met en place des ponts ingénieux pour aider l’armée nordiste à progresser. Revenu à la vie civile, il épouse Emily mais continue à affronter son père qui lui propose toutefois de construire le plus grand pont au monde suspendu. Ce sera à Brooklyn vers Manhattan mais John est victime d’un accident. Il refuse de se laisser amputer et meurt très vite. Les actionnaires doutent des capacités de Washington à poursuivre le projet mais acceptent. D’autres pensent qu’un pont aussi long ne résistera pas. En mai 1870, le premier caisson est immergé.
Ce sera un projet pharaonique dont Peter Tomasi relate le déroulement avec brio. On est très étonné, pris par cette machine d’une très haute technicité. Roebling est le Eiffel américain. Même époque, matériaux, savoir et génie tout en gardant l’échelle humaine de certaines interventions. Les obstacles seront énormes, la Presse à l’affut. Les ouvriers travaillent sous pression au fond des caissons et sont victimes de malaises. Il va falloir un sas de décompression. Emily Roebling sera aux côtés de son mari jusqu’au bout, la réussite, l’inauguration. Un album prenant et passionnant.
The Bridge, Kamiti éditions, 22 €
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