On en était resté au tome 5, à l’assaut sur la Pointe du Hoc le 6 juin 1944. Avec le tome 6 qui sort à quelques jours du 75e anniversaire du débarquement on revient en détails sur les débuts de l’invasion alliée. Est-ce que, si Hitler avait ordonné des transferts de troupe plus tôt, la face des choses en ait été changée ? Peut-être, d’autant que les Alliés piétinaient entre autre à Omaha Beach. Au final, seul le rejet d’une tête de pont aurait pu influer au moins momentanément sur le sort du débarquement mais l’Allemagne n’avait plus la maîtrise des airs depuis longtemps. Restaient alors les combats du bocage qui se seraient avérés encore plus difficiles et meurtriers face à des divisons d’élite de la Wehrmacht ou de la SS. Bruno Falba au scénario et Davide Fabbri au dessin, Christian Dalla Vecchia à l’encrage et Dario Grillotti aux couleurs font revivre ce grand moment historique dans le dernier tome de la série.
5 juin 1944, les longs sanglots de l’automne donnent le départ à la résistance française de la reconquête de l’Europe. Point de départ la Normandie et non pas le Pas de Calais comme en sont persuadés les Allemands et Hitler qui est à Berchtesgaden avec Eva Braun. Pour lui ce sera en juillet à Calais. De plus la météo est mauvaise. Rommel doit venir le voir pour lui soumettre ses nouveaux plans de défense du Cotentin. Le Renard du désert sait que tout se jouera sur les plages. En Angleterre, Patton rage de commander une fausse division de leurres pour tromper les Allemands. Hitler regarde le Dictateur de Chaplin. En Normandie tout est calme, l’état-major prépare des manœuvres simulant un débarquement allié. Dans le ciel des vagues d’avions US et anglais passent en trombe. Un parachutage de poupées sème la panique parmi les soldats allemands qui croient à une diversion. Elles vont être suivies par la 82e, la 101e Airborne près de Sainte-Mère-Église et les paras britanniques. Pourtant les premiers à mettre le pied sur la France occupée seront des paras de la France Libre en Bretagne chargés avec la résistance de bloquer les forces allemandes locales pour qu’elles ne remontent pas en Normandie. Le premier tué du 6 juin sera français.
Très détaillé avec entre autres cet hommage aux paras Français des Forces Françaises Libres. On a beaucoup parlé du commande Kieffer mais peu des paras FFL. Ensuite, sur le terrain ou à Berchtesgaden, la reconstitution des indécisions ou certitudes d’Hitler sont d’un grand intérêt. Avec en prime une part de romanesque qui s’associe parfaitement à la grande Histoire. L’Allemagne était aussi sous le feu des bombardiers alliés. Même entre eux les généraux allemands n’étaient pas d’accord et Hitler décidait seul, patron de l’armée. Pas de blindés vers le front, une absence de cohérence dans la chaîne de commandement, Hitler ne régira que trop tard. Un très bon album pour cette fin de série, bien documentée, au graphisme réaliste qui accroche sans erreur. Prenant.
Opération Overlord, Tome 6, Une nuit au Berghof, Glénat, 13,90 €
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