Le destin d’un bagnard, celui de Paco les Mains rouges envoyé à Cayenne pour une relégation à vie, Fabien Vehlmann raconte son histoire et offre à Eric Sagot l’occasion de mettre en évidence son talent et sa ligne claire.
Patrick Commasson est condamné au bagne. La France a celui de Cayenne dans les années d’avant-guerre. Il a sauvé sa tête Patrick, mais pas sa liberté. Perpette sous les Tropiques et pas retour à la case départ. Embarqué il aura la traversée pour se faire une idée de ce qui l’attend à l’arrivée même si, un temps, il est protégé par un curieux tatoueur qui lui trace dans le dos la mort qui fauche. Mais à Cayenne il apprend qu’il ne doit attendre aucune pitié des autres, ni en avoir lui-même. Violé, pour ne pas finir entre les pattes d’un « mac » il va tuer pour délimiter son territoire.
Paco, cet autre « Papillon » (un roman autobiographique sur le bagne d’Henri Charrière avait été un best-seller et un film avec Steve McQueen), saura faire profil bas, se mettre au service des colons et des flics locaux capables de tuer les bagnards pour voler leurs pécules. Un monde d’horreur et de violence pure que mettra en évidence et dénoncera le journaliste Albert Londres. Le bagne sera fermé grâce à lui.
Fabien Vehlmann a écrit un diptyque qui décrit l’évidence, la réalité aussi difficile soit-elle. Il n’ y a pas de fioritures dans le récit. Il accroche, il choque, il émeut parce qu’il est vrai. Idem pour le dessin, sobre. Eric Sagot avait été marqué par un séjour en Guyane et l’histoire du bagne. Un cahier graphique termine à juste titre ce premier album très fort.
Paco les Mains Rouges, Tome 1, Dargaud, 14,99 €
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