Du Fabcaro dans le texte et l’image. Open Bar s’inscrit dans la lignée de Zaï zaï zaï zaï ou de Et si l’amour c’était aimer. Une vision à la fois décalée, intimiste et réaliste de la société, de notre quotidien, de nous simplement. Détournée. Page gag si tant est que le terme s’impose, pamphlets à doubles entrées, même image déclinée dont les dialogues sont l’animation, Fabcaro a son style, sa vision et son humour. A lui tout seul, et c’est ce qui fait toute la force de son singulier talent comme auteur complet.
Un éléphant, ça trompe énormément surtout dans une assiette de gamin. Bio un jour, pas toujours. Correction automatique, la prostate n’en fait qu’à sa tête. Idée fixe, flexibilité, ils en ont dans le ciboulot les héros de Fabcaro. On dissèque les gags, on s’étonne, on se trompe entre un raciste et un graphiste. Un dîner de cons de toute façon. On adore sa météo, son personnage hors cadre qui en zoom arrière intègre et transforme la scène. Pas évident le plan fixe soutenu par des mots. Il faut qu’ils soient forts, percutants, étonnants. Mais dans le lot on a un faible pour la femme sans bras. Horriblement drôle la Vénus.
Quand on commence une page, confiant, Fabcaro nous balade. Exemple type, la maman qui remplit son caddy et lit sa liste de courses. Une fin surréaliste. Faut pas spoiler (verbe affreux) paraît-il, mais avec Fabcaro, c’est, de toute façon, lire son bouquin qui s’impose. Il part du quotidien, lui refait une coupe au bol et le démonte. Du grand art, en finesse, mine de rien, sans mouvement, encore plus violent souvent que si tout explosait dans le trait. Allez, Open Bar pour tout le monde. Chacun a sa tournée gratuite. Toutes les pages de l’album ont été publiées dans les Inrockuptibles.
Open Bar, 1ère tournée, Pataquès Delcourt, 13,50 €
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