Dieu est de retour. Enfin, façon de parler. Godman avait enthousiasmé la chronique avec le premier tome des aventures d’un certain Charles, divin et déjanté. Il en a eu marre d’être sollicité en permanence, Dieu. Un petit miracle par ci, une création par là. Pas une vie. Alors, dans ce tome 2, Dieu a pris ses distances, sauf que qui va à la chasse perd sa place. De la concurrence et Charles il ne va pas aimer au final. Jonathan Munoz a créé Charles. Munoz est-il Dieu ? Savoureux une fois de plus le dessin et le destin de Charles.
Dieu a disparu et a abandonné le monde à son triste sort. Il est serveur dans un bar de braques, déguisé. Il s’est installé chez Marie qu’il a sauvée et sa grande sœur Cathy. Ras le bol des fanatiques de tout poil et des médias surexcités qui sont à l’agonie depuis le départ de Charles, une valeur sûre des ventes. Marie est accusée d’être l’une de ceux à cause de qui Dieu s’est fait la malle. Cathy est reporter et dégotte des scoops. Charles se fait virer de tous ses boulots. Devenu colleur d’affiches, il découvre qu’il a un concurrent, Möa, un escroc mis en place par une chaine de TV. Pas content, Charles Dieu mais il a commencé à perdre ses pouvoirs. Certes, il peut encore recevoir un piano sur la tête et s’en sortir. On ne peut pas tout avoir dans la vie. Même Dieu n’est pas irremplaçable. Pour Charles, Möa, au look de pharaon revisité, est un abruti comme les autres mais c’est dangereux de le dire car il a ses ouailles qui n’hésitent pas à frapper Dieu. Qui saigne quand celui qui l’agresse ne l’aime pas. Dieu en plus ne serait donc pas immortel.
On progresse dans cette saga sacrée. Carlistes et Möaistes se mettent des baffes. Les médias sont des crétins. Avec l’argent qu’il se font avec Dieu et compagnie, ils vont avoir du sang sur les mains « mais aussi les moyens de se payer du savon ». Violence et attentats, la guerre éclate. On flingue à tout de bras. Mais Cathy découvre que Dieu a un pont faible. Surprise. Un épisode dur, à l’humour réaliste, mais l’espoir est là. Avec Dieu on peut s’attendre à tout. Et avec Munoz aussi. Un bon point encore pour ce tome.
Godman, Tome 2, Au nom de Möa, Fluide Glacial, 14,50 €
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