Et voilà, Monsieur Choc dont on a appris quelques-uns des mystères, ses origines, ses débuts, on en passe et des pires, clôture en apothéose le cycle que lui ont consacré Éric Maltaite, fils de Will, et Stéphane Colman. Il le méritait bien l’homme au masque de fer, criminel accompli, super méchant qui aurait presque avoir pu avoir un bon fond. Ce qui aurait été évidemment inconcevable même si Choc sait être fidèle aussi bien dans la haine que dans l’amitié. Dans le tome 3 des Fantômes de Knightgrave, le passé de Choc s’inscrit en lettres de sang, assez complexe malgré tout mais plus tordu que Choc difficile à trouver. Les auteurs ont été largement à la hauteur du personnage créé par Will.
Monsieur Choc aurait-il été tué en Turquie ? Un hold-up qui tourne mal, un plongeon fatal dans le fleuve à Istanbul, son heaume si caractéristique sur le visage, Choc a-t-il quitté la piste du crime ? 1955, on enterre Paul Dawson, l’inspecteur Fixchusset doute que son ennemi soit allé rejoindre l’enfer des gangsters. Il a raison le bougre et se fait enlever sur une route de campagne. Il se retrouve ficelé sur une chaise pour un face-face pour le moins instructif. Retour vers la passé, l’Allemagne nazie des années 30, dans le nid d’aigle d’Eva Braun et d’Hitler. Les marchés se signent et l’idée du heaume effleure le futur Monsieur Choc sous l’œil amusé d’Adolf. Sans oublier le porte-cigarette, accessoire incontournable du maître du crime. Nuit de Cristal à Berlin et règlement de comptes, Choc a de quoi faire et il a de la suite dans les idées.
Un bouquet final subtil mais à suivre avec attention. Après avoir relu les deux premiers tomes, par plaisir et par raison. On en suit ainsi beaucoup mieux toutes les facettes, les rebondissements, les pistes nouvelles sur lesquelles nous embarquent le scénariste avec une facilité déconcertante. L’inspecteur Fixchusset s’impose, Choc explose, un brin d’espionnage, une guerre mondiale avec Hambourg sous les bombes au phosphore larguées par la RAF, ne rien dévoiler de plus tant ce tome 3 est à la fois machiavélique et diaboliquement humain. L’amitié en est l’une des pierres angulaires. Toujours oser, c’est la devise de Choc. Colman l’a appliquée d’une écriture de belle qualité, sur un dessin terriblement prenant, écrasant et romantique de Maltaite. Une dernière case d’anthologie pour cette année 1955.
Choc, Les Fantômes de Knightgrave, Tome 3, Dupuis, 16,50 €
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