Un tome 6 pour WW2.2 qui continue sur la lancée de cette uchronie de la seconde guerre mondiale revisitée. Pékin en 1943, un jeune officier américain est envoyé auprès des troupes japonaises alliées des USA. Les Soviétiques sont eux du côté allemand et ont envahi l’Écosse. A Pékin le destin du lieutenant Hayward va basculer dans l’horreur pure.
Matthew Hayward arrive à Pékin au moment même où les Japonais doivent affronter la révolte de la population. Désormais après la mort de Tchang-Kai-Chek, c’est un certain Mao qui dirige la Chine et se bat contre le Japon. Hayward se fait d’abord un ami du général Nakajima gouverneur militaire mais il refuse de cautionner les massacres et les atrocités japonaises. Dès lors le jeune lieutenant devient le souffre-douleur du général qui le traite au sens propre du terme comme un chien. La vie de Hayward devient un cauchemar sans nom.
Si les épisodes précédents avaient une vraie cohérence dans l’uchronie (la mort de Hitler, l’invasion de l’Angleterre, les alliances), ce passage à Pékin détonne. On sait, même si cela est peut dit, que les Japonais se sont comportés dans la réalité en Chine et pendant la guerre comme des barbares à Nankin en particulier avec le massacre de la population. Idem en Indochine, en Malaisie. Les Américains en 1945, n’ont pas voulu déstabiliser d’avantage le Japon après Hiroshima et n’ont pas vraiment recherché les criminels de guerre à quelques exceptions près.
Le scénario de Hubert (Le Leg de l’alchimiste, La Voleuse du père fauteuil) montre jusqu’où peut aller la folie meurtrière des hommes dans l’abjection la plus totale. L’erreur serait de croire que le général Nakajima pourrait être un cas isolé. Il répond aux critères éthiques de la culture japonaise de l’époque. Reste que ce tome 6 à quelques détails près, dont celui de Mao tout puissant dès 1943, aurait pu être soit un one-shot sans rapport avec WW2.2 ou écrit de façon différente.
Étienne Le Roux au dessin est réaliste bien sûr, l’histoire le commande. Il donne au lieutenant et à son bourreau leurs contours très manichéen, le gentil et le méchant dont on attend à chaque planche la mort. L’ensemble laisse un peu perplexe.
WW2.2, Tome 6, Chien Jaune, Dargaud, 13,99 €
Articles similaires