La BD s’invite, et c’est normal, de plus en plus souvent aux grands salons d’art moderne dont elle fait en fait partie. On l’a vu récemment avec la galerie Maghen pour l’Art Paris Art Fair. C’est au tour d’une autre grande galerie, Huberty & Breyne, de faire ce choix en revenant au Drawing Now Art Fair qui se tient du 28 au 31 mars 2019, Carreau du Temple à Paris. Huberty & Breyne Gallery a choisi de mettre en regard les œuvres des dessinatrices Claire Bretécher, Catherine Meurisse et Aude Picault.
Trois noms qui claquent dans le monde du 9e art. Trois créatrices dont une pionnière bien sûr, Claire Bretécher. Comme le dit le communiqué de la galerie, trois plumes avec un fil directeur : le trait, celui qui permet à chacune de ces artistes de poser sur le papier leur vision acéré sur le monde. Sur leur stand Marc Breyne et Alain Huberty offre une sélection précise des œuvres dessinées de ces artistes, et proposent de découvrir la filiation d’une planche ou d’une illustration originale à une autre.
Claire Bretécher est une figure majeure de la bande dessinée, Humoriste, sociologue, Claire Bretécher a passé 40 années à poser son regard amusé sur le quotidien des français. A travers les aventures de ses personnages, l’auteur traite en toute lucidité de sujets sociaux parfois tabous dans un registre familier. Tirant partie du potentiel comique de chaque situation, elle évoque tour à tour avec humour et mesquinerie la famille, le couple, la parentalité, l’adolescence et aborde avec ironie des sujets forts comme le racisme ou la sexualité. Mais l’une des cibles privilégiées de Bretécher est incontestablement la nature féminine. De ses débuts dans la presse à ses albums, cette reine de l’humour a ouvert une nouvelle voie graphique et narrative dont aujourd’hui une nouvelle génération d’artistes est manifestement l’héritière.
A la fois auteure de bandes dessinées et dessinatrice de presse, notamment pour Charlie Hebdo où elle a longtemps collaboré, Catherine Meurisse n’épargne personne. De Mes hommes de lettres aux Grands espaces, en passant par La Légèreté, Moderne Olympia ou Scènes de la vie hormonale, une énergie incroyable se dégage de son dessin au service d’une écriture unique. Catherine Meurisse est née en 1980. En 2005, elle rejoint l’équipe de Charlie Hebdo. Elle dessine également pour Libération, Marianne, Les Échos, Télérama… et illustre des livres jeunesse chez divers éditeurs (Bayard, Gallimard, Nathan, Sarbacane…).
Elle signe plusieurs bandes dessinées, parmi lesquelles Mes hommes de lettres (éditions Sarbacane, préfacé par Cavanna), ou comment faire entrer avec humour toute la littérature française dans un seul album, Savoir-vivre ou mourir (éditions Les Échappées, préfacé par Claire Bretécher), Moderne Olympia (éditions Futuropolis), une relecture du mythe de Roméo et Juliette, au musée d’Orsay, sur fond de comédie musicale. Aux éditions Dargaud, elle publie Drôles de femmes avec Julie Birmant, un recueil de portraits de femmes du spectacle, telles que Yolande Moreau ou Anémone, ainsi que La Légèreté, récit de son retour à la vie, au dessin et à la mémoire, après l’attentat contre Charlie Hebdo. En 2016, elle sort également, toujours chez le même éditeur, Scènes de la vie hormonale, et en 2018 Les Grands Espaces.
D’un trait fin et efficace, Aude Picault, excelle dans l’observation de ses congénères dont elle dépeint les préoccupations avec une incroyable justesse. Depuis une dizaine d’années, cette pétillante trentenaire croque la société pour en livrer le reflet dans ses albums qui mêlent habilement humour et préoccupations profondes. Tendre et caustique, l’auteure malmène gentiment ses semblables et passe à la loupe les travers de la génération Y. Des pages de L’Air de Rien, nées dans les colonnes de Libération Weekend, à celles d’Idéal Standard, de Parenthèse Patagone à Comtesse, en passant par Transat, Fanfare ou encore Chicou-Chicou, ses dessins révèle l’étendue du talent de cette auteure devenue une plume incontournable de la bande dessinée contemporaine.
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