Le dernier tome des édifiantes aventures du plus disjoncté des fabricants de pécadou. Depuis que des mages lui ont sabordé son troupeau, il s’est juré de les virer du périmètre. Il a de la suite dans les idées Pistolin avec sa Myrtille, chèvre improbable ensorcelée, et Pompette, une fée qui tâte de la bouteille. Sans oublier un certain Merdin, une plaie. La saga du Traquemage, on le rappelle, est signée Wilfrid Lupano pour le scénario. Il avait sûrement des états d’âme ou autre quand il a crée Pistolin. Une balade dans un univers fantastique, fantaisiste (pas fantaisy) pourtant réaliste en diable, drôle, décalé et attachant. Surtout Myrtille.
Pendant que Merdin cherche tous les ingrédients demandés par Pompette pour qu’elle le désenchante, Pistolin ne veut pas que sa chèvre fasse du feu. Encore que devenue en partie dragon, elle ait du mal à s’abstenir. Capturés par des marchands d’esclave, le trio a des soucis. Merdin accumule les bricoles dont cheveu et molaire de géant nouveau né. Au marché de Grââvos, haut lieu de la magie, Pistolin est son épée avoue qu’il est fromager. Du coup, il est bon pour les jeux du cirque en vedette. Dans les cachots du démon inconnu, il rencontre des fêlées qui se présentent comme des adorateurs du Traquemage. Ils tiennent conclave et se réjouissent de mourir dans l’arène. D’autres pensent que le Traquemage est déjà revenu parmi les hommes. Pistolin s’enfuit et se fait prendre dans un piège mortel. Au paradis, Dieu, noble vieillard jardinier, le renvoie sur Terre mais lui raconte l’histoire du Traquemage qui est devenu berger par dépit amoureux. Mais pour Dieu, Pistolin est un perdant qui l’agace.
Le final en apothéose. Des monstres, des démons divers et avariés, Dieu qui déprime et s’en mêle, il ne nous épargne rien Lupano. Et c’est pour ça que son Traquemage on l’aime bien. Autant que le côté goguenard du dessin, bien tourné, de Relom. Il va nous manquer le berger ahuri et revanchard.
Traquemage, Tome 3, Entre l’espoir et le fromage, Delcourt, 14,95 €
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