Chéri fais moi peur. Il est mal barré Pascal. Quand on ne croit pas aux esprits malins, il ne faut pas s’étonner quand ils vous jouent des tours histoire de bien vous prouver que les sceptiques ils détestent. Enfin dans le cas de White Spirit, ils vont mettre la sauce abrasive. De la damnation sanglante, gore à souhait, du délire grand-guignolesque pour le pauvre garçon. On part humour en bandoulière et on finit très mal. Aux commandes de cette narration infernale et diabolique, Dédo au scénario et Weldohnson au dessin. Un duo qui cartonne sans contraintes.
P ascal est un branché parisien déluré, dragueur, cynique et beau gosse. Il vit sa vie comme une aimable plaisanterie, a des copines jetables comme Sandrine. Il a pour maîtresse entre autres la femme d’un copain, est bisexuel si besoin. Dans une soirée chez son pote, il participe à une séance de spiritisme, incrédule et goguenard. Sans le savoir il passe sa dernière soirée heureux. Esprit es-tu là ? Un peu mon neveu. On commence à raconter sa vie au Pascal, en direct. Curieux. On arrête les frais. Retour at home, des odeurs fétides, des taches sanglantes sur le palier et son frère qui vient lui faire un coucou. Dans l’état dans lequel le camion l’a envoyé au cimetière, amputé d’un bras et défoncé. Il l’avertit que sa vie désormais va être comme disait Vian une vrai tartine de m…. Il fait des recherches Pascal sur son démon qui s’appellerait Yogshiggrih. Imprononçable. Dans une boutique étrange il trouve une piste et un bouquin. Il se confie à Sandrine. Dommage pour elle.
Des clins d’œil savoureux, Tintin, Corben, des poussées cannibales, une ambiance qui part en vrille, si il passait sa vie à s’ennuyer, le Pascal, tout change vite fait mal fait. Une fin subtile, drôle. Un humour savoureux qui étonne mais fonctionne. Noir bien sûr mais rattrapé en finale. Dédo est un fan des Contes de la Crypte. On comprend tout.
White Spirit, Delcourt, 16,50 €
Si vous aimez le genre. Mais pas sérieux par contre, on est là pour profiter de la déchéance d’un connard (le héros, son nom m’échappe). C’est très drôle (« vous aimez l’art? » « Oui, du coup j’allais partir ») et on passe un bon moment