C’est fait. Lucky Luke, comme annoncé en août dernier, est à Paris. Il doit protéger le voyage de la statue de la Liberté vers New-York où elle sera érigée sur une île en face de Manhattan. Ce qui n’est pas pour plaire à un malfaisant qui voudrait y voir installer un pénitencier. Jul a décidé de franchir, non pas le Rubicon mais l’Atlantique, une première pour le cow-boy solitaire et Jolly Jumper qui va découvrir que les Français adorent les chevaux, en steak de préférence. Jul a trouvé le bon pitch, avec un humour à la hauteur de ces nouvelles aventures dédiées à René Goscinny qui, lui aussi, traversa l’océan pour devenir un monument éclairé du 9e art. Achdé est au dessin, bat la mesure comme d’habitude, à la perfection. Ce Paris est une fête.
Avec les quatre Dalton qu’il ramène, normal, au pénitencier, Lucky Luke tombe sur un cornet de glace géant. Dixit Averell. Mais les Cheyennes sont là aussi et s’apprêtent à scalper le propriétaire du cornet qui est, en réalité, le bras et la flamme de la future statue de la Liberté. Bartholdi, son sculpteur, cherche des fonds pour financer la construction du socle. Luke continue sa route et remet les Dalton en cellule mais le directeur de la prison, Locker, un obsédé de la sécurité, devient fou furieux quand il apprend que Batholdi est dans le coin. Locker ne veut pas de la statue de la Liberté. Sur l’île, il construira une prison modèle. La liberté est une idée sans avenir. Luke reprend la route et découvre Bartholdi en mauvaise posture. Locker va tout faire pour que la statue ne vienne pas de France. Et pourtant le pays tout entier y est favorable. Le gouvernement américain demande à Luke d’aller en France aider Bartholdi, en le protégeant, à ramener la statue.
C’est là en fait que l’album commence vraiment. Un cow-boy qui a le mal de mer et qu’on croit belge, un Paris archi documenté, des cliches drôles comme la Normandie et son camembert à pâte molle, les Parisiennes aguichées par l’homme de l’Ouest, Eiffel, les bistrots, Hugo qui n’est pas un rigolo, Jul s’en donne à cœur joie. On pouvait lui faire confiance pour parsemer cette escapade parisienne de références. Il faut relire les cases pour ne pas laisser échapper astuces, jeux de mots et clins d’œils à Cabu, Druillet, décalés. Libérée, délivrée, on s’en souviendra. Comme de Locker, le cadenas, qui a un petit air de Edward G; Robinson, célèbre acteur US de films noirs. Ce voyage de Lucky Luke à la capitale laissera des traces sur sa biographie. On redécouvre les raisons de la construction de la statue, sa croisière vers ce qui est encore une terre promise. Un des meilleurs Lucky Luke qui sera sûrement un des best-sellers de l’année.
Les aventures de Lucky Luke d’après Morris, Tome 8, Un cow-boy à Paris, Lucky Comics, 10,95 €
bonjour j’aimerais avoir quels sont toutes les réfèrences a victor hugo? Merci