Ils nous avaient concocté, il y a trois ans, un western pur et dur dont le héros était le marshall Sykes. Armand et Dubois, plus habitué aux elfes et aux fées, reviennent pour un second épisode dans lequel Sykes n’a pas le premier rôle. Le héros c’est un cow-boy d’opérette, vedette de cirque à la Buffalo Bill. Texas Jack va croiser la route de Sykes. Embarqué dans une aventure où les balles vont siffler autour de lui et de ses amis, Texas Jack va devoir incarner un héros solitaire au Colt ravageur. Sauf qu’il est loin d’en avoir les moyens. Un scénario décalé au départ qui revient dans la droite ligne du western classique au fur et à mesure que l’action progresse. Le dessin de Armand, parfois inspiré de la série Hell on Wheels, est d’une efficacité redoutable.
Des grands propriétaires du Wyoming en ont assez que des petits éleveurs démembrent leurs pâturages. Sous la houlette de Roy Passendale, ils ont embauché une milice de tueurs dirigée par Gunsmoke qui massacre les colons. Mais Gunsmoke abat les associés de Passendale, le laissant seul survivant pour mieux le diriger et lui imposer sa volonté. Dans son cirque Texas Jack, tireur d’élite, et sa compagne Amy, Wild Ryan Greed et Kwakengoo, le Peau-Rouge noir sont les vedettes d’un spectacle qui reconstitue leurs exploits quelque peu fantasmés. Mais le public commence à se faire rare et son cascadeur, saoul, a failli gâcher leur denier numéro. Quand arrive son biographe qui écrit un feuilleton avec Texas pour héros, flanqué d’un certain Thornton, il ne se doute pas que sa vie va changer complètement. Thornton lui propose de partir à la poursuite de Gunsmoke et de sa bande. Texas est un symbole même si ses exploits sont de la fiction. Il pourrait sauver son cirque, gagner une prime importante et acquérir une gloire nationale. D’autant que ce sera la Cavalerie US qui se chargera des vrais combats. Après avoir hésité Texas, Amy, Greed et Kwakengoo acceptent et partent sur la piste de Gunsmoke.
On n’en dit pas plus car Pierre Dubois a bien caché son jeu dans un scénario qui va mélanger les coups de théâtre, les trahisons, les coups de foudre et bien sûr une violence à laquelle Texas n’est pas habituée. On se doute bien qu’il finira par se faire une raison et que son Colt fera le ménage sous la houlette lointaine de Sykes. Le méchant Gunsmoke ne fait pas dans la dentelle, et comme dans tout western de ce nom, on attend sa fin (douloureuse) avec impatience. Mais rien ne va être simple pour Texas et ses amis. Duels anarchiques, paysages superbes, lumières qui ajoutent à la violence ambiante, Dimitri Armand a su donner un souffle dramatique certain à son dessin. Ce Texas Jack va satisfaire pleinement les amateurs du genre.
Texas Jack, Signé Le Lombard, 20,50 €
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