Bécassine est de retour. Encore qu’elle n’ait jamais quitté le devant de la scène. Une alerte plus que centenaire qui s’est trouvée un duo à la hauteur du talent de ses créateurs, Caumery et Pinchon. Depuis deux ans, Eric Corbeyran au scénario et le dessinateur Béja (Le Club des Cinq) ont pris le relais. La plume talentueuse du premier, associé au style ligne claire du second offre au public une Bécassine dont Caumery et Pinchon aurait été fière. Après un premier album, Les Vacances de Bécassine, elle est de retour pour une nouvelle aventure, Bécassine baby-sitter.
Remontons le temps et les albums de nos mères et grands-mères que l’on a retrouvés (mais oui), pas toujours en très bel état au grenier. Née en 1905 sous la plume et le crayon de Caumery et Pinchon, Bécassine a donc fait son retour en BD en 2016 avec le tandem Corbeyran et Béja dans Les Vacances de Bécassine. La nourrice bretonne la plus célèbre de l’Hexagone prenait, pour la première fois en 113 ans de « carrière » des vacances bien méritées. D’un naturel pourtant discret, Bécassine a été particulièrement à l’honneur en 2018. On a notamment pu la voir tout récemment sur grand écran dans le film de Bruno Podalydès, dans lequel elle fait ses débuts de nounou auprès de Loulotte et de Mme de Grand-Air. Et tandis que le film s’apprête à sortir en DVD, Bécassine revient le 3 octobre en librairie pour une nouvelle aventure où elle jouera le rôle qui l’a fait connaître, celui de baby-sitter.
A la fin de sa dernière aventure, tandis qu’elle était en vacances en Provence, Bécassine recevait une lettre de l’Oncle Corentin lui demandant de rentrer en Bretagne. Loulotte, devenue une grande et célèbre actrice de cinéma outre-atlantique, réclamait sa nourrice préférée pour s’occuper d’Oscar, son enfant nouveau-né. Bécassine embarque alors sur un transatlantique direction New-York pour rejoindre Loulotte et l’accompagner dans sa vie Hollywoodienne. Bien des années plus tard, Bécassine est de retour à Clocher-les-Bécasses. Oscar a grandi et Bécassine a fort à faire avec cet enfant plein d’énergie et des journées qui ne sont pas de tout repos. Mais la méthode Bécassine c’est amour, confiance et compréhension.
Contrairement à ce qu’on peut croire, Bécassine n’est pas une gentille idiote, bretonne qui découvre la ville après sa campagne paumée. Elle est la première héroïne en BD et s’impose bien avant Tintin ou les Pieds Nickelés. Elle est curieuse, courageuse (elle ira à la guerre, celle de 14), patiente et est un modèle de gentillesse. Son personnage fait partie de la mémoire collective. Elle a vu le jour un peu par hasard dans La Semaine de Suzette il y a 113 ans. Une page à boucher. Jacqueline Rivière écrit une et le dessinateur Joseph Porphyre Pinchon, de passage dans la rédaction, invente Bécassine. Pour le plus grand bonheur de générations de jeunes lectrices. Jacqueline Rivière cédera très vite sa place au scénario à Maurice Languereau, alias Caumery.
Bécassine baby-sitter, 22,5 x 31 mm, 48 pages, Éditions Gautier Languereau, 13, 95 €, Également disponible en tirage de luxe numéroté limité à 2.000 exemplaires, 29,95 €
bien que l’ayant lu d’ une traite, j’ai préféré le précédent