Un conte campagnard, une petite mélodie bien jolie et savoureuse, une promenade à la fois drôle et un peu tristounette mais qui finit bien, émouvante, François Ravard (Pas un jour sans soleil) au dessin et Pascal Rabaté (La Déconfiture) au scénario se sont associés pour trousser, si l’on peut dire, le destin de Didier, la 5e roue du tracteur. Didier, célibataire, quadra pas vraiment en devenir, agriculteur et célibataire, a des états d’âme. Cherche femme pour relation durable et plus si affinités. Sauf que le Didier c’est un cas d’espèce, un sympathique gentil et poète. La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille, surtout pour ceux qui ont besoin d’amour. Un vrai bonheur ce Didier mais pas toujours pour les autres.
Il a des craintes pour sa santé Didier. En fait que du banal, mais à 45 ans il aimerait bien vivre enfin le grand amour, le pur, le beau, l’interminable et son toubib lui passe l’adresse d’un site de rencontres. Après tout il n’a rien à perdre à part du poids et une tendance fâcheuse à lever le coude. En prime lors d’une vente aux enchères d’une ferme voisine, au lieu du tracteur que sa sœur Soizic un tempérament, lui avait demandé d’acheter, c’est le fermier, Régis, à moitié nu qu’il a ramené à la maison et qui va s’incruster. Didier se fait aider par le duo et place une annonce sur le site dont il a l’adresse. Reste plus qu’à attendre ce qui permet, sans le lui dire, à Soizic de modifier le texte de l’annonce. A son tour Régis en remet une couche. Le Didier c’est presque James Dean à la ferme selon les jours. Partis au concours de labours, Didier et Régis vont mal finir la journée, imbibés comme deux éponges. Elle en avait un à gérer la Soizic, maintenant c’est deux. Mais une réponse arrive d’une postulante à la vie aux champs.
Il cisèle ses textes Rabaté, fait un peu du Audiard et du Bonheur est dans le pré avec son style très enlevé. On a adoré le noms des vaches dont une Morano qui a du caractère. Il flirte avec les répliques cultes : « Cherche juste femme, ça fait cochon truffier » ou « Après l’acte, on fait quoi ? On se serre la main? ». Un petit vent fripon et tendre cet album que Ravard fait briller par son dessin au petit côté toujours frais et vrai. On s’y attache au trio et puis la vie est belle avec eux. On leur souhaite bien du bonheur comme celui qu’on a eu à lire leurs aventures. On aurait presque envie de les retrouver pour une suite.
Didier, la 5e roue du tracteur, Futuropolis, 17 €
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