C’est le retour d’un couple d’auteurs mythiques. Maryse et Jean-François Charles sont partis en Chine dans les années vingt sur les traces de la mystérieuse Li, jeune fillette qui sera sauvée de la prostitution et éduquée par Zhang, chef de bande redouté. La Chine va vivre pendant des années des tumultes de plus en plus sanglants avec entre autre l’occupation japonaise, un choc des civilisations aussi entre Asie et Europe qui la méprise. On est pris par les décors authentiques bien reproduits qui ajoutent à la force de l’histoire. La jeune Li a du charme et de la volonté. Avec une petite pensée pour un certain Tintin et le Lotus bleu.
Un restaurant chinois, un clerc de notaire, un héritage et une certaine Li qui serait richissime. C’est en 1920 que le jeune Li apparait, jouée aux cartes par son frère et perdue. Direction Shanghai, chez son nouveau maître avec un message autour du cou mais erreur sur la personne. Ce qui pourrait s’avérer mortel car Li appartient à un personnage redouté, Zhang Xi Shun. Shanghai est la capitale de tous les trafics sous la houlette d’une triade, la Bande Verte. Mais les Européens y ont aussi leurs intérêts. Zhang récupère Li et s’occupe au passage de l’un de ses hommes tenancier d’une fumerie d’opium qui ne paye pas ses dettes. De plus un prêtre catholique, Justin, essaye de convertir les Chinois mais Zhang le protège. Zhang est un eunuque qui a réussi à devenir un membre influent de la pègre mais une de ses cargaisons d’opium est détournée ce qui risque de déclencher une guerre des gangs. Peu à peu Zhang se prend d’affection pour la jeune Li qui aime le dessin. Cela va la sauver de la prostitution.
C’est une romance à la fois sentimentale, historique et violente. Il y a aussi la professeur française de Li et la vie des concessions étrangères qui font encore la pluie et le beau temps. La fresque est comme toujours avec les Charles très colorée, somptueuse et riche en détails. C’est aussi la Chine de Tchang Kaï-chek qui fera le lit plus tard de Mao. Zhang et Liu forment un couple atypique, décalé face au méchant français à tête de rat. Une intrigue assez classique mais avec la maîtrise des Charles et la magie de l’Asie, opium en prime. On est parti pour une saga en trois tomes qui ira bien après la seconde guerre mondiale et permettra de découvrir le destin de Li devenue photographe de presse. Un dessin et des couleurs qui donneront sûrement lieu à une superbe exposition d’originaux.
China Li, Tome 1, Shanghai, Casterman, 14,50 €
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