Ce qui est une certitude avec Edika, c’est qu’on est jamais déçu. Avec une facilité déconcertante pour prendre le lecteur à contre-pied, et se récupérer lui par contre sans le moindre problème il continue à distiller son humour si ce n’est absurde mais pour le moins dénuée de la logique admise par le commun des mortels. Et cela depuis des lustres. Avec son Pas d’panique il y a au contraire de quoi paniquer. Il en fait voir de toutes les couleurs dans une dizaine d’histoires courtes où toute sa joyeuse petite famille de personnages fait de la figuration intelligente. Bronsky peut compter sur Clark Gaybeul ou Olga sa chère et tendre. Et nous sur Edika en pleine forme.
Quoi de plus frustrant, agaçant pour un auteur de BD de s’être lamentablement planté dans l’orthographe d’un dialogue ? Bronsky va emprunter une machine à voyager dans le temps, un Mortimer en herbe, pour plonger dans la bulle fautive et tenter de rattraper la gaffe. Sauf que… Et puis une touriste qui cherche en pleine campagne Saint-Germain-des-Près. Un local sur un banc va se faire un plaisir de la renseigner en inspectant ses vêtements et en répondant à un cosmonaute venu du futur qui a gagné à un jeu de grattage. On est resté sans voix devant le gardien de but face à un penalty. Un sournois qui interpelle le rédacteur en chef à qui il manque une chute. La chute, voilà le drame de Bronsky alias Edika. La bonne chute se fait rare. N’oublions pas non plus qu’il vaut mieux pour les âmes sensibles ne pas commander un canard au sang au restaurant. A découvrir pourquoi.
Sans queue ni tête, et pourtant en cherchant bien, Edika ne fait jamais dans le gratuit. Le délire est garanti mais finalement est-bien délirant tout ça ? On parlera d’humour décalé et de non sens. Les hauts et les bas de Bronsky sont autant de perles qui brillent par leur côté unique, brillant et sans rival. Même quand la chute se fait la malle. Il faut le lire pour le croire.
Édika, Tome 37, Pas d’panique ! Fluide Glacial, 12,90 €
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