Qui n’a pas rêvé de revenir là où il a été heureux pendant l’enfance ? C’est ce qu’à fait Arnaud Quéré avec un recueil, Un Air de paradis, qui sent bon la campagne, la liberté et le bonheur tendre de grands-parents dévoués. Avec une façon bien à lui de dessiner finalement ce qui aurait pu être des photos souvenir, l’auteur s’offre une balade en grande partie biographique dans les alentours de Lyon qui l’ont vu grandir. Il y a des visages, le chien qui fait peur, la maison et la ferme, un ensemble de joies fortes que l’on n’oubliera jamais.
Une route pas goudronnée, des maisons sans clôtures, des champs et la maison des grands-parents territoire enchanté où mijotent les confitures de mures. Il y a aussi la cabane bourrée de foin, le ruisseau indispensable ouvert à tous les jeux, des vaches, des moutons et non loin le restaurant de la famille. Sans oublier la cabane dans l’arbre et la vieille Juva 4 dans laquelle on peut se prendre pour Fangio. Un petit air de paradis. Dans les restaurant des grands-parents on peut se faire quelques pièces en lavant la vaisselle, servir un canon de rouge à Monsieur Lemère qui ne l’est pas maire. La partie de boule a ses mordus, la chasse aussi avec ces fans. On portraitise les habitués pendant que les enfants envoient le ballon de foot chez le voisin ou tourne autour de la table de ping-pong pour une version du jeu améliorée.
Un hommage en fait cet Air de paradis, au bonheur simple, sans histoires qui fait les bons souvenirs inoubliables. L’ambiance est à la douceur de vivre, celle que Pagnol décrivait avec tant de talent dans ses souvenirs d’enfance. Quéré nous tend la perche et nus oblige presque à faire comme lui, sans nostalgie, encore que ce soit difficile. On le suit sur une préface du toujours aussi charmeur Edmond Baudoin. Pas de complication, on reste heureux. L’album a été entièrement redessiné pour cette édition et complété à la fin par un cahier illustré par des photos familiales de l’auteur.
Un Air de paradis, Des Ronds dans l’O, 18 €
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