Elle n’a pas eu vraiment de chance même si elle y a mis un peu du sien, hautaine et méprisante. Marie-Antoinette a finalement été décapitée pour l’exemple et satisfaire aussi les penchants sanglants d’un peuple qui réglait ses comptes. Son procès a été une parodie. Reine de France, elle payait aussi pour que la royauté ne puisse jamais revenir au pouvoir. Erreur. La Restauration et Louis XVIII en 1815 en sont la preuve. Dans ce tome 2 de ce qui aurait pu être ses mémoires mais est en fait un récit que signe Simsolo, elle se confie et revient sur les grands et pires moments de son règne, elle qu’on surnommait l’Autrichienne à cause de ses origines. Isa Python a donné un ton graphique à ces mémoires en respectant aussi les codes de l’époque.
En 1792 les révolutionnaires vont commencer à se laisser porter par des rumeurs et à massacrer ceux qui les gênent. Sur une pique, Marie-Antoinette va voir passer la tête de son amie la duchesse De Lamballe. Dans sa prison elle se souvient de l’affaire du collier, une sorte d’escroquerie en son nom avec à sa tête le cardinal de Rohan. Un complot pour la déstabiliser ? Rohan était un imbécile mais difficile de mettre en cause un membre aussi important du clergé. Fausses lettres, Cagliostro, l’affaire du collier entachera malgré tout la réputation de Marie-Antoinette au près du peuple qui ne peut la croire innocente. Fersen continue à venir voir sa soupirante. Mais la Révolution gronde. Marie-Antoinette joue de plus en plus souvent un rôle politique auprès de Louis XVI et lui conseille ses ministres. Elle est la cible de tous dont celle du Duc d’Orléans frère du roi. En juin 1789 elle perd son fils le dauphin. On veut faire évacuer les députés à Versailles de l’Assemblé Nationale.
Des tentatives d’évasion nombreuses avec celle de Varennes qui vont échouer à cause de leur amateurisme, Marie-Antoinette ira au bout de son calvaire avec en fait beaucoup de courage. Sa mort n’apporte par grand chose à la gloire de la Révolution, ni son procès au verdict entendu et dirigé par Fouquier-Tinville, un vrai fêlé qui finira guillotiné après avoir massacré pendant la Terreur. Simsolo sait bien raconter les histoires et cette fois l’Histoire. Rien ne manque à cette rétrospective dont tous les évènements s’enchaînent parfaitement. On lit simplement ces Mémoires qui pourtant montre la complexité des faits. Marie-Antoinette, victime sacrifiée, par des gens qui l’ont rapidement rejointe sur l’échafaud, Robespierre en tête.
Mémoires de Marie-Antoinette, Tome 2, La Révolution, Glénat, 19,50 €
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