La fille d’un dictateur qui doit devenir milliardaire à 28 ans, l’attentat du 11 septembre, le trésor de guerre d’Al-Qaïda, une valise qui contient le secret de la fortune oubliée, des Américains qui voudraient bien faire un sort à un émir, Smolderen a ficelé un thriller politique-fiction dans les années 2020 qui sort du lot. On en est au tome 4 de Ghost Money, l’argent fantôme. Chamza, la fille du président Azimatov, un tordu pas net, pensait que son père la protégerait. Il l’enferme dans un goulag. Chamza est un enjeu trop important que les USA qui ont implanté des caméras dans les yeux de Chamza. Son amie Lindsey va tout faire pour que Chamza puisse sortir du piège dans lequel elle est tombée, manipulée et ne comprenant pas ce qui lui arrive.
Autant dire que l’intrigue de Smolderen (scénariste en son temps du très beau Mc Cay de Bramanti et de Gipsy avec Marini) est dense, pertinente, à double détente. Thierry Smolderen a mis en place les pièces d’un puzzle qui tourne dans ce tome 4 à la partie d’échecs violente et sans pitié. Avec en plus une note non pas fantastique mais futuriste que Dominique Bertail (on regrette que Shandy son épopée napoléonienne soit suspendue) met en images avec un talent fou qui s’est affiné d’album en album. Le trait est clair, lucide, jamais désinvolte ou gratuit. Le duo Smolderen-Bertail n’a plus qu’un tome pour que l’on sache tout sur l’argent perdu du 11 septembre.
Ghost Money, Tome 4, La Prisonnière tashkite, Dargaud, 13, 99 €
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