C’est un thème qui s’affiche depuis peu en BD, celui des enfants soldats en Afrique même si le phénomène est non seulement pas nouveau au fil des conflits dans le monde mais aussi fréquent aujourd’hui au Moyen Orient, en Syrie particulièrement. Dernièrement est paru Tamba chez Delcourt. Cette fois c’est chez Glénat que l’on peut découvrir L’Envers des nuages sur un sujet assez similaire. Une photographe va venir faire un reportage en Afrique dans un camp de la Croix Rouge et croiser le chemin de Samy embrigadé dans ces cohortes d’enfants soldats mais où il gardera quand même des réflexes humains qui lui coûteront cher mais le sauveront. Frédéric Richaud est au scénario avec Rafael Ortiz au dessin sur des couleurs d’Elvire De Cock. Efficace et réalisé sous les hospices du Comité International de la Croix Rouge.
Samy a été recueilli par des combattants rebelles alors que sa famille avait été anéantie. Il doit maintenant après un entrainement sommaire participer à l’attaque d’un village dont tous les habitants doivent être massacrés. Mais Samy ne peut tuer de sang froid une jeune femme. Son chef de groupe, Baby, avec l’accord du commandant qui les dirige l’épargne mais lui fait commettre un acte horrible. Dans la capitale arrive la photographe Florence Akerman de la Tribune de Genève, ancienne correspondante de guerre qui veut désormais témoigner des souffrances de l’Afrique et est reçue dans un camp de la Croix Rouge. Elle va découvrir les difficultés des ONG et la détresse des réfugiés. Non loin de là Samy a sculpté une statuette en bois de sa mère que les autres enfants soldats lui volent. C’est Baby qui la récupère. Le lendemain, Samy participe cette fois armé après avoir fusillé des soldats gouvernementaux à l’attaque du camp où est Florence. Mais jusqu’où sera-t-il capable d’aller ?
Un scénario assez classique avec la rédemption au bout de cette route effroyable de la pire des sauvagerie qu’emprunte les enfants soldats. Une fiction qui ne cache rien de cette réalité atroce où on force des gamins à devenir des tueurs souvent irrécupérables car traumatisés définitivement comme le montre aussi cet album. Les faits sont réels et ont inspiré l’auteur. L’Afrique est toujours à feu et à sang, ce qui n’émeut pas grand monde hormis des associations courageuses comme le CICR avec ses volontaires. Ils ne sont pas les seuls mais toujours trop peu. Un dossier historique termine l’album et rappelle que des enfants soldats il y en a eu au Laos ou en Afghanistan. Et ne pas oublier que Hitler décore des enfants dans la cour de son bunker en 1945 avant de les renvoyer à la mort contre les Russes. L’Histoire se répète.
L’Envers des nuages, Glénat, 14,50 €
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