Brillant, haletant, un thriller politique qui a le goût du possible. Quand un membre haut placé du gouvernement veut jouer cavalier seul et mettre le pays à l’épreuve d’un terrorisme d’état tout peut arriver. Homeland Directive de Robert Venditti au scénario fait froid dans le dos. Un virus identifié et théoriquement détruit par le Docteur Laura Regan réapparaît. Et ceux qui pourraient encore parler sont éliminés. Laura Regan est elle-même accusé de meurtre de l’un de ses confrères. Une poignée d’agents fédéraux, d’horizons divers exfiltrent Laura et vont tenter de ne pas se faire piéger par d’autres agents envoyés à leurs trousses. Le virus fait ses premières victimes. La population doit être convaincue que le pire va arriver et accepter ensuite une politique extrême sécuritaire. A ceci près que le Président des Etats-Unis est hors du coup. Encore qu’autour de lui les ambitions jouent leur rôle.
On suit à la trace la fuite de Laura, les combines pour qu’on ne puisse pas la retrouver, paiements, ordonnances médicales, argent. Le virus Zorro se transforme en épidémie. Le conseiller à la sécurité veut que l’impact soit à jamais ancré dans le souvenir des Américains.
Venditti reprend le thème du courage d’une poignée capable de déjouer un complot qui met en œuvre des moyens officiels. C’est très US. L’écriture est parfaite, enchaînée, surprenant dans ces rebonds et ses surprises. Tout aussi remarquable le dessin en section graphique différente selon les lieux ou l’action, les personnages signé par Mike Huddleston. Au total un bouquin qui sort de l’ordinaire graphiquement et scénaristiquement. C’est rare. On peut penser à King mais Venditti a en plus ce côté terrain qui colle avec le sujet assez crédible du risque de terrorisme viral. Et qui ferait un excellent film.
Homeland Directive, La menace intérieure, Urban Comics, 15 €
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