Ils en ont pris plein les yeux et le reste les habitants des atolls des Îles Marshall, à coup de bombes très atomiques avec une désinvolture coupable des États-Unis. Maladies, évacuations, désolation et indemnisations pas à la hauteur du préjudice, le rideau est tombé sur ce massacre humain et écologique. Avec Bikini Atoll, Christophe Bec signe à la fois un polar fantastique mais aussi un rappel sur ce sujet brûlant pour nos mémoires défaillantes. Il va y avoir des mutations pas sympas et des bizarres qui vont se faire un plaisir de croquer tout cru les gentils touristes amateurs d’îles perdues. Cette fois ce sont des mannequins bimbettes et une équipe de tournage qui vont aller nourrir les grands méchants monstres boutonneux. Un album toujours dessiné par Bernard Khattou.
Ils ne sont que deux survivants depuis la fin du premier épisode. Alan, gentil mais un peu simple d’esprit, et Lysette. Ils ont perdu tous leurs amis venus avec eux faire de la plongée sur l’atoll de Bikini. Un requin énorme et un monstre sorti de nulle part ont fait un carnage. Leur seul espoir, un bateau qui passerait au large et verrait le feu qu’ils font sur la plage. Ce jour arrive enfin et c’est une équipe de tournage avec une brochette de filles superbes, peu vêtues, qui débarque. Avec elles des photographes et une maquilleuse aigrie. Quand Lysette leur raconte ce qu’ils ont vécu, personne ne la croit. L’équipe installe son campement haut de gamme et commence à prendre des photos. Plusieurs filles partent en balade vers l’épave où se cache le requin géant et le zombie tueur. Rien ne se passe même quand une des jeunes femmes tombe à l’eau. Mais des commandos en combinaison anti-nucléaire débarquent sur l’atoll. Une des top-modèle accompagnée d’un photographe font une mauvaise rencontre.
On se doute bien qu’il va y avoir de la viande froide au menu mais Bec ralentit le rythme dans cet épisode pour accélérer à la fin. Il construit d’autres rebondissements qui finiront bien par éclairer le devenir d’une population vouée à se faire exterminer. C’est la règle de ce genre d’aventures saupoudrées d’un brin d’érotisme et de beaucoup d’hémoglobine. Les méchants producteurs avides de fric vont obliger ces braves gens à rester sur place. Tout ça va tourner glauque avec ces commandos sortis de nulle part. Bien mené, angoissant, gore, tout pour plaire et garder tendu le suspense.
Bikini Atoll, Tome 2, Glénat Comics, 9,99 €
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