Nelly Moriquand et Fabien Lacaf forment un couple d’exception. Auteurs sensibles, ils nous avaient déjà charmés (il y a un certain temps… quand Midi Libre avait publié les Pécheurs d’Étoile qui se passait près d’Alès). Il y aura ensuite Monsieur N, Les Flammes de l’Archange. En retrouvant le duo Moriquand-Lacaf il fallait s’attendre à un grand moment de passion et d’aventure. Les Amants de l’Oisans sont tout cela avec en plus ce souffle qui fait les grands albums par à la fois leur rigueur et leur folie, celle des hommes prêts à tous les défis, celle de la montagne impitoyable.
Raconter une histoire de montagne n’est pas simple. Une montagne ne bouge pas, elle se laisse faire en apparence et referme ses griffes sur les imprudents ou les inconscients. On est en 1927 et Saint-Christophe-en-Oisans fête le cinquantenaire de la victoire des hommes sur la Meije, un sommet très dur et mythique. Pour commémorer l’exploit les habitants reprennent la route du sommet en habits d’époque. Et il y aura ce corps congelé au fond d’une crevasse qu’ils vont retrouver par hasard. Dans son sac un carnet d’amour et de souffrance qui est la base de toute l’histoire.
Edward Trevor, un jeune Anglais, aimait la jolie institutrice du village. Il a disparu. La montagne, cinquante ans plus tard, a bien voulu livrer son secret. Lacaf a retrouvé ce trait léger, fin et enlevé, sérieux quand il le faut. Le découpage, les illustrations du fameux carnet sont très belles. Nelly Moriquand font une sorte de très beau reportage romantique sur l’Oisans. Ils signent un album bourré d’émotion et d’espaces grandioses, de femmes et d’hommes aux destins d’exception.
Les Amants de L’Oisans, Gaspard de la Meije et les sources de l’alpinisme, Glénat, 13,90 €
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