Une Histoire Corse qui commence comme un joyeux conte de fées et se transforme en drame familial de feuilleton sur fond de grand banditisme et de nationalisme. On pourrait presque y croire mais le récit se corse, c’est le cas de le dire (facile même) et revient à des clichés qui, si ils sont possibles, nuisent au total à l’intrigue par leur accumulation. Si la Corse ressemble vraiment à ce qu’en décrit Dodo qui signe ce scénario, les insulaires ne sont pas encore sortis de l’auberge. On est cependant pris par cette tragédie avant tout familiale où on sent peser le poids réel des traditions, des clans et de cette fameuse omerta. Le tout est particulièrement bien dessinée d’un trait très riche par Glen Chapron.
Catherine passe ses vacances en Corse, dans sa famille. Un beau jour elle tombe par hasard sur Antoine qui lui annonce qu’il est son demi-frère par leur mère qui est gravement malade. Catherine adopte sans conditions Antoine qui lui raconte comment sa mère Angèle a rencontré jeune Gérard, son père, et comment ils se sont mariés alors que leurs familles se haïssaient. Ses parents sont allés s’installer en Indochine. Antoine est né de cette union en France où sa mère était retournée pour accoucher. Catherine parle de ce secret à sa cousine Francesca. Antoine lui présente sa famille dont son fils Paul et sa femme. Il poursuit son histoire avec le divorce de ses parents qui a été très mal vécu dans la famille. En omettant de préciser quel travail il a commencé à faire devenu adulte avec son père. Catherine va questionner sa tante pour en savoir plus. De retour sur le continent elle demande des détails à sa mère qui va lui avouer que tout ne s’est pas bien passé avec son ex-mari devenu un truand qui a tout fait pour récupérer son fils Antoine.
Très mélo cette histoire corse dans les années 80 avec beaux sentiments et mensonges en série, violence latente, loi du silence et conflits politiques avec meurtres à la clé, on le sait. Sans oublier truands et maffieux marseillais, S.A.C., Guérini. Pour ceux qui se souviennent du film avec Gabin et Delon, on pense au Clan des Siciliens version Île de beauté. Elle aurait mieux fait la pauvre Catherine d’aller passer ses vacances ailleurs car elle n’en demandait pas tant. Quand elle va apprendre la vérité vraie, elle en restera éberluée car la dose est maximale. Même si elle reste sympathique malgré tout en adoptant elle-aussi mine de rien la langue de bois, ce qui est assez bien vu en fin de récit. Un des personnages dit que la Corse ne changera jamais. Allez savoir.
Une Histoire Corse, Glénat, 19,50 €
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