La fin de la plus tordue et réussie des affaires d’espionnage du XXe siècle. Aux commandes les Soviétiques et cinq Anglais politiquement incorrects, façon de parler. Les victimes sont l’Angleterre et les USA mais au passage c’est l’Allemagne nazie qui va surtout faire les frais dans un premier temps des Cinq de Cambridge dont le tome 3 clôt le récit. Olivier Neuray et Valérie Lemaire (Les Cosaques d’Hitler) ont réussi à restituer par le détail, sur un scénario très écrit et un dessin ligne claire abouti l’affaire Philby.
En 1943 le rapport des forces commence à pencher en faveur des Alliés. Les Anglais ont mis au point ce qu’on appellera plus tard un ordinateur, une machine capable de casser les codes allemands mise au point par Turing. C’est à Bletchley Park et un des cinq de Cambridge, espions anglais à la solde de Staline a réussi à infiltrer le centre. Cairncross sort des informations transmises à Moscou dont le projet d’une attaque nazie sur Koursk ce qui permet aux Soviétiques d’écraser les chars allemands. Anthony Blunt continue à raconter bien plus tard à deux journalistes comment lui aussi au MI5 travaillait pour Staline. Kim Philby est lui sur une opération de désinformation en prévision du débarquement de Normandie. Il va réussir à décapiter le service de renseignement allemand, l’Abwehr. Le 6 juin Hitler n’envoie pas ses renforts au bon endroit.
Ils seront d’une efficacité redoutable les cinq de Cambridge. Et sans états d’âme, conduits par une foi dans le communisme qui doit pouvoir s’internationaliser. En prime, ils ont évité que l’Allemagne rejoigne Américains et Anglais contre l’URSS si Hitler avait pu être assassiner. Ils seront toujours sur la corde raide, comme tout espion et feront des dégâts considérables. Ce sera ensuite un long séjour au Kremlin. Contraint et forcé pour Burgess. Un vrai travail d’historien pour ce thriller qui restera dans les annales avec ces trois albums prenants.
Les Cinq de Cambridge, Tome 3, Les Étangs du patriarche, Casterman, 13,95 €
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