Un retour au Congo avec les deux auteurs du très bon Madame Livingstone mais cette fois beaucoup plus tard qu’en 1915, au début des années 2000. Barly Baruti a mis en images le scénario de Christophe Cassiau-Haurie auquel il a aussi collaboré. Des diamants baladeurs, des primates d’une espèce inconnue, une journaliste têtue, un traducteur mulâtre mais flamand, Le Singe jaune conjugue aventure pure et dure avec politique, racisme, colonialisme et Histoire, la grande, dont parfois on a oublié les stigmates. Un récit vif et nerveux, qui va jusqu’au bout d’une piste exotique certes mais sanglante.
En 2008 on annonce qu’une espèce inconnue de singe a été repérée au Congo, le singe jaune à gorge rouge. Deux ans plus tôt un vieux broussard belge revenue du Congo à l’époque, en 60, Jean-Pie, se confie à un inconnu dans un bar. Il y aurait abandonné un trésor et une famille. A Bruxelles au journal Le Midi c’est à Paulette, jeune journaliste qu’on colle l’histoire du singe. Au bureau de l’immigration Anaclet est le seul fonctionnaire à parler les dialectes congolais. Son père était blanc, sa mène congolaise. Il a été placé dans un orphelinat puis adopté plus tard par un couple flamand comme la plupart des enfants non reconnus métis et dont la Belgique voulait éviter qu’il ne devienne une menace politique pour la colonie. C’est le docteur Goovaerts qui a découvert le singe. Paulette décide qu’elle doit partir au Congo et se faire accompagner d’Anaclet comme traducteur. Mais le Congo bien que république démocratique ce n’est pas vraiment touristique. Paulette embarque Anaclet. Goovaerts doit les amener flanqué de rangers locaux sur les lieux de sa découverte étonnante.
L’aventure c’est parfois fatigant et dangereux. Et pas une vraie partie de plaisir quand on se fait balader dans tous les sens du terme. Un couple qui va en voir de toutes les couleurs pour un reportage qui va mal tourner dans une région où sévissent encore des bandes d’enfants formés à tuer. Quelle vérité et qui va tirer les marrons du feu ? Des embrouilles mais on n’apprend pas à un vieux singe local surtout un peu magicien à faire la grimace. Beaucoup de bonnes idées dans cet album qui ne néglige pas les grands sentiments tout à fait justifiés. Nerveux, bien découpé, efficace.
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