Il avait un surnom qui en imposait. John O’Neill, directeur du FBI est le Prince des Ténèbres. Et rusé comme un renard il va éviter le 11 septembre. Dans ce tome 3 qui clôture le triptyque signé par deux maîtres de l’uchronie Jean-Pierre Pécau et Fred Duval assistés de Fred Blanchard, on va découvrir que le printemps arabe a commencé à Bagdad, bien loin des attentats quotidiens, des massacres et de la guerre contre les islamistes que l’on connait encore aujourd’hui. En 2006 il y a quand même des comptes à régler avec un certain Ben Laden et le Prince y tient beaucoup. Igor Kordey assure comme d’habitude mais un peu plus pressé dans son trait.
A Bagdad, Bob Bauer abat deux policiers irakiens et est capturé. Il va falloir négocier sa libération auprès d’un gouvernement devenu démocratique. Mais O’Neill sait être fidèle à ses amis. Les USA ne veulent pas mouiller. Ce seront des Kurdes qui ex-filtrent Bauer avec l’aide du Prince. Bauer peut lui raconter comment il est remonté sur les traces des Pasdaran et que les flics qu’il a abattu étaient des agents d’Al-Quaïda. O’Neill veut convaincre le gouvernement du danger et de tout mettre en œuvre pour retrouver Ben Laden qui prépare des actions contre les USA. La CIA n’y croit pas. Une start-up de jeunes geeks va apporter son aide au Prince des ténèbres. La cible c’est l’Iran. Un attentat contre New-York est déjoué.
Obama vice-président de Kerry, Ban Laden, la Syrie, le mélange est bien dosé. On y croit même si c’est un peu facile côté happy-end. De l’aventure sur bases historiques revues et corrigées, c’est le rôle de l’uchronie. Le personnage de O’Neill a bien existé mais n’a pas été écouté quand il le fallait. Pécau jongle avec brio, brouille les pistes pour mieux les retrouver ensuite. Du grand spectacle, du thriller à l’état pur. On ne s’ennuie pas et les trois albums se répondent bien.
Jour J T31, Le Prince des ténèbres T3, Delcourt, 15,50 €
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