Stones ou Beatles ? Un question qui semblera aujourd’hui complètement dépassée. Elle a agité la génération du début des années soixante qui a suivi les débuts des deux plus célèbres groupes du XXe siècle. Pour tout dire les Beatles avaient la cote façon gentils garçons qui ne flanquaient pas la trouille aux parents. Les Stones étaient déjà plus sulfureux. Entre Paint it black et Help il n’y avait pas photo. Aussi cette biographie dessinée des Stones remet les pendules à l’heure, décrit par le menu comment le groupe s’est formé, l’amitié de Jagger et de Richards, le déroulé de titres qui vont faire exploser les codes, les dérapages et le grand talent, la longévité exceptionnelle, les dessous d’un mythe devenu peut-être plus fort que celui des Beatles car toujours en marche et capable de remplir les stades. Il s’y sont mis à 19 dessinateurs pour tracer la saga des Stones sur des textes de Céka. On suit à la trace ces cailloux roulants et on se dit que Stones ou Beatles finalement c’était un combat d’arrière-garde.
Une rencontre fortuite, Jagger, Watts, Richards, Jones, Taylor et le rythm and blues au début des années soixante, les Rolling Stones est un nom trouvé à l’arrache. Le Marquee le plus connu des clubs de Londres ne les reçoit pas. Les Stones n’ont pas que des amis parmi les pros du jazz. Les débuts sont difficiles car le groupe est hors normes. Marianne Faithfull rappelle : « On a dit que les Beatles étaient des voyous qui jouaient aux gentlemen et les Stones des gentlemen qui jouaient aux voyous ». Les Stones vont adorer qu’on les déteste. I wanna be your man, les deux groupes se rencontrent et le morceau signé par les Beatles est un succès pour les Stones. Désormais ils composent eux-mêmes, stop aux reprises. La drogue fera partie de leur montée en puissance. La police s’en mêle. Brian Jones se noie dans sa piscine. C’est le tournant des Stones qui vont continuer leur route et accumuler les tubes et les scandales comme le concert d’Altamont avec les Hells Angels qui poignarde un spectateur.
Du vif argent les Rolling Stones, en perpétuelle évolution et surtout qui ne se séparent pas, continue leur route malgré comme dit dans l’album des trous d’air. Angie relance le débat et la machine. L’arrivée de Ron Wood, boulot, studio, dodo et c’est reparti pour un tour. Au total vint-et-un chapitres dans cet album pour la légende des ces Stones qui roulent toujours dont un signé par Joël Alessandra, Sex, drugs and… ping pong. Un bouquin en forme de biographie qui est aussi un hommage à des révolutionnaires de la musique, à une épopée qui n’en finit pas, à un mythe que Céka restitue avec objectivité et justesse de ton sur 192 pages passionnantes.
The Rolling Stones en BD, Éditions Petit à Petit, 19 €
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