Avec le dernier album de Fanny Lesaint on est beaucoup moins en mode rigolade que quand Olive adoptait un skipper. Si on reste sur l’eau c’est toujours l’océan mais au temps des corsaires, des pirates et des boucaniers. Et celui dont Fanny Lesaint trace le parcours dans Lolonoa, journal d’un pirate des Caraïbes, est l’un des plus connus mais redoutable écumeur des mers dont on se souvient. Il a subjugué Steinbeck et Voltaire, pas moins. Avec son dessin où le noir tient une place narrative appuyée, avec un trait clair et des ambiances qui scandent fortement le scénario, Fanny Lesaint s’affirme de plus en plus et les qualités de cette biographie romancée en est un bon exemple.
Il finit mal Lolonoa ou François l’Olonnois, originaire des Sables d’Olonne bien sûr. Embroché et rôti par les Indiens.On le sait dès le début de l’album. Sa destinée aura pourtant exceptionnelle, lui le petit marin qui s’embarque sur un morutier et décide d’immigrer dans les îles pour planter du tabac. Il signe un mauvais contrat, traverse l’Atlantique et tombe amoureux de la fille d’un riche passager planteur aux Antilles. Ce qui va lui coûter cher car il se retrouve à l’arrivée vendu comme esclave blanc à un boucanier. Il s’endurcit et le hasard le fera devenir frère de la côte avec la flotte espagnole aux trousses. Mais il est doué, courageux et a de la chance. Une alliance avec les Mayas, son nom de Lolonoa, L’Olonnois se lance dans un coup de main audacieux.
Mathieu Lauffray a signé la préface, en fin connaisseur du sujet. Il parle chez Fanny Lesaint d’élégance et c’est vrai. Mais il y aussi du sang et des larmes, de la fureur et des cadavres dans cette fresque qui rend bien ce qu’a été la réalité et non la légende de ces hommes perdus. Trois albums pour Lolonoa. Il faudra bien ça pour en retracer sa vie, son épopée d’aventures et de combats. Un album à tirage limité à 1000 exemplaires rassemble aussi les études graphiques de Fanny Lesaint.
Lolonoa, T1 Journal d’un pirate des Caraïbes, Beaupré, 14 €
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