Il ne faut pas jouer avec la mort. Quand sa mère décède le jeune Lewis est inconsolable. Il veut être écrivain mais n’a aucun talent. Mais une belle fantôme va lui redonner espoir. Un conte fantastique dans des décors superbes, dans la lignée par moment des grands illustrateurs de la fin du XIXe siècle, Bertrand Santini au scénario et Lionel Richerand au dessin ont mis leurs talents en commun pour conter le destin envoûté et envoûtant du jeune Lewis. On est pris au piège des cauchemars féériques du romancier en herbe qui va échanger son âme contre sa plume.
A la mort de sa mère Lewis laisse ses biens à ses sœurs et n’accepte que le manoir de ses bonheurs d’enfant à Childwickbury où il s’installe avec sa vieille gouvernante. Dans le château décoré de façon gothique par sa mère et bourré des trophées empaillés de son père, Lewis n’a qu’un but, écrire un roman qui fera date. Mais il n’a aucune inspiration. Hanté par des cauchemars qu’il trouve fort amusants, Lewis rencontre une belle fantôme, Sarah qui ne se souvient de rien et encore moins comment elle est morte. Passionnée de sciences occultes, Lewis devient son ami et va l’aider à réussir sa mort. Sarah tombe sous son charme et lui offre le don d’avoir un vrai talent d’écrivain.
Les dialogues de Santini sont d’une belle facture. La progression narrative, les interrogations de Sarah ponctuées par les recherches post-mortem de Lewis dans son codex, la progression de l’intrigue sentimentale et la mise en place d’un couple presque normal sont de jolis moments d’écriture. Le dessin de Richerand sublime le tout avec un côté délirant, enlevé, poétique et sensible. On est charmé par ce Lewis qui pourtant semble être un grand égoïste. Il mériterait d’avoir des soucis dans le tome 2 de ce diptyque étonnant et surnaturel.
L’Esprit de Lewis, Acte 1, Métamorphose Soleil, 16,95 €
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