Une pépite retrouvée, les débuts du Petit Nicolas qui datent du milieu des années cinquante. Au scénario un certain Agostini et au dessin Sempé pour ces 28 planches publiées dans Le Moustique. Un galop d’essai et une pause avant la reprise dans Sud Ouest le quotidien bordelais en 1959 mais cette fois en noir et blanc. Et avec un scénariste qui a repris son vrai nom, René Goscinny. On retrouve les personnages principaux dans ces planches oubliées, mais qui seront peaufinées ensuite sous une autre forme par le duo Sempé-Goscinny. Des gags en une page que l’on lit avec plaisir, le talent est là déjà bien sûr.
Il a une moustache le papa de Nicolas qui joue du tambour et n’aime pas qu’on l’empêche de dormir. Il est un peu moins souriant Nicolas, porte des culottes courtes et pose des questions qui embarrassent les grands. Chez le coiffeur on met la planche sur le siège des adultes pour que Nicolas soit à la bonne auteur de coupe. Faut l’avoir vécu pour le croire. Une vraie teigne le Nicolas qui mord le coiffeur. Il joue avec son révolver et dessine sur les murs. Il a un copain, Jocelyn qui préfigure tout ses futurs amis.
Le Petit Nicolas passera ensuite de la planche au texte illustré et c’est ainsi qu’il deviendra une vedette. On lira dans ce recueil Le Vélo qui inaugure le principe. Le succès est désormais attaché au Petit Nicolas, brave petit garçon nettement moins déluré que dans les planches en couleur. Cet album est en quelque sorte le chainon manquant, celui qui ouvre le bal des aventures du Petit Nicolas dont Anne Goscinny avait publié trois volumes d’histoires inédites. Le petit Nicolas était bien une BD, on a désormais la preuve tout en ayant quand même une préférence pour les textes bourrés d’humour, de tendresse et qualités littéraires que signait Goscinny dans la version définitive et auxquels le dessin de Sempé illustrateur apportait plus de vie que dans la version BD.
Le petit Nicolas, la bande dessinée originale, IMAV éditions, 12,90 €
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