Le premier tome d’un diptyque qui se déroule juste après la conquête par l’Espagne et la chute de l’empire aztèque qui deviendra le futur Mexique. Un sujet déjà souvent traité que François Armanet rédacteur en chef au Nouvel Obs (frère de Max autre journaliste et ami de qualité) revisite allègrement avec Jean Helpert pour son premier scénario. Dans Le Nouveau monde on va découvrir des personnages hauts en couleurs, cruels ou pragmatiques, sensibles et imprégnés aussi d’une foi qui parfois peut renverser des montagnes. A la clé, la recherche de la cité mythique de Cibola qui contiendrait des trésors fabuleux. Un duo atypique formé par un moine envoyé du pape et un conquistador noir se lance sur la piste de Cibola accompagnés par la belle indienne Isabel. Le dessin est clairement réaliste par Xavier Coyère, précis et riche en détail.
Il est moine et se souvient de la mission qu’on lui a confiée dans sa jeunesse. En 1520 les Espagnols aidés par les guerriers indiens de Xicotenga ont battu les Aztèques mais Cortès, qui n’est pas en position de force, est obligé de laisser sacrifier les fils de l’empereur Moctezuma par le terrible Xicotenga. Il réussit à sauver sa fille. En Espagne on ne jure que par l’or du nouvel empire et par la conversion au catholicisme de ses habitants. Frère Marcos élève de Las Casas est envoyé en mission pour découvrir si les cités de l’Eldorado, Cibola, existent vraiment et ce qu’elles contiennent, de l’or ou des rêves. Le Vice-roi de la Nouvelle Espagne sait gouverner sans violence mais doit se soumettre à l’inquisition. Un conquistador noir dont c’est la seule chance de vivre va accepter de suivre Marcos à la recherche de Cibola. La fille de Moctezuma est devenue Dona Isabel et doit épouser le redoutable Guzman, tueur sans pitié et lui aussi fasciné par Cibola.
Un scénario très clair dans lequel s’enchaîne sans fausse note ou besoin de revenir en arrière une action et des personnages maîtrisés. Les méchants le sont vraiment sans rédemption possible. Les gentils idem avec le preux chevalier noir qui a sûrement un secret. Et puis frère Marcos aime bien Isabel sauf qu’il est prêtre. Dans un monde impitoyable où la mort règne en permanence, on est impatient de savoir comment va se conclure cette aventure emballée et bien cadrée.
Le Nouveau Monde, T1 L’Épée du conquistador, Dargaud, 13,99 €
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