Un vieux compte à régler dans le crachin breton, Mulo revient chez lui et l’ardoise est lourde. Pas de pitié pour les canards boiteux dans ce polar animalier qui flirte un brin dans la lignée de Canardo. On sent la marée qui monte et qui pourrait faire déborder le vase. POG est au scénario pour un roman noir serré qui ne fait pas dans la dentelle. Cédrick Le Bihan l’a suivi au dessin et aux couleurs en finesse sur les traces de cette vengeance qui va se déguster entre deux galettes au beurre et un bol de cidre. Enfin façon de parler. Un tome 1 qui donc présage d’une suite bien qu’il puisse se lire seul.
Quand il débarque en Bretagne, dans un île, Mulo sait où il va grâce à une lettre anonyme. Une vieille conserverie désaffectée où il doit récupérer une vidéo aidé par un journaliste rencontré par hasard sur le bateau. Sauf qu’il y a deux affreux bien décidés à leur trouer la peau. Ils s’en sortent avec un tireur bienvenu qui s’offre la peau des malfrats à coup de fusil. De la came bretonne pure locale, c’est ce que découvre Mulo en plus du meurtre de ses parents. Certes son père avait mal tourné et était passé de la sardine en boite à la cocaïne. Devenu un peu gênant on l’avait rayé de la carte avec sa femme et Mulo bébé avait ému un des tueurs qui l’a épargné. Maintenant il faut remettre les pendules à l’heure.
Pas vraiment d’humour, on reste dans du fondamental en forme de cimetière. Mulo est lui-aussi un tueur en puissance ou pas loin. Il a le flingue facile et donc peut-être un passé pas très clair. On verra bien. Le scénario est toutefois assez classique mais cadré, sans vraies surprises mais Mulo a du potentiel. Le prix du passé pour un avenir souriant ? Pas sûr mais on retrouvera Mulo avec plaisir surtout si il s’étoffe une peu.
Mulo T1, Crachin breton, Dargaud, 15,99 €
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