Il est noir. Un peu truand mais parfait pour donner la chasse à un gang composé justement de Noirs. On va lui donner une étoile et le Marshal Bass va pouvoir faire ses débuts pour un western dans le registre poursuite impitoyable ou chevauchée infernale. Voilà pour l’histoire bien carrée signée par Darko Macan qui a déjà travaillé avec le dessinateur Igor Kordey. Et c’est là toute la différence avec d’autres westerns récents car donner à Kordey les rênes de Marshal Bass risque de compter dans les annales du genre. Il envoie du lourd Igor Kordey. De L’Histoire secrète à Taras Boulba, Kordey a un coup de crayon incomparable. Il le montre une fois de plus en donnant à cette nouvelle série un cachet qui déjà peut la faire passer pour un classique du genre.
Monsieur Bass aurait pu finir pendu par erreur. Mais le colonel le sauve et lui propose de faire partie de ses marshals qui traquent la bande de Milord, des Noirs qui chassent en meute. Beef et Pork se sont tirés d’un traquenard alors qu’ils pillaient une banque. Beef revenu au repaire de la bande est confronté à Bass qui se fait passer pour l’un des leurs, Bill Derby. Bien que ne le connaissant pas il assure que c’est bien Derby et Bass peut désormais intégrer la bande qui a pillé une ferme et en a tué les habitants sauf la plus jeune des enfants. Le gang peut repartir dévaster une autre ville.
On est évidemment plus proche de Sergio Leone que de Raoul Walsh. Pas de pitié pour les amateurs et ceux qui ne tirent pas assez vite leur Colt de sa gaine. Une reconstitution de l’Ouest très crédible sur bon nombre de détails et une ambiance lourde, violente qui rappelle aussi Eastwood et pas vraiment Giraud. Au final un western sans baratin inutile et surtout le dessin de Kordey qui trace des trognes dont Bass pas loin de celle de Lee Van Cleef revisitée pour le teint de la peau. Pas de pause dans l’histoire. Basse reviendra dans un tome 2 sûrement aussi musclé.
Marshall Bass, T1 Black and white, Delcourt, 14,95 €
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