Un corbillard, un vautour, une Anglaise, une Chinoise et un croque-mort, une sacrée équipe unie pour le meilleur, enterrer les gens il faut bien vivre, et le pire, se mettre dans la panade à la moindre occasion. Cette fois encore, après des débuts mouvementés, le tome 3 d’Undertaker fait dans le nerveux un brin sanglant. C’est pas tous les jours qu’on part à la chasse d’un médecin qui a profité de le guerre de Sécession pour des expériences innommables. L’Ogre de Sutter camp, titre de ce tome 3, est vivant et c’est le début d’une traque qui sera longue et difficile. Xavier Dorison a le génie d’embarquer ses héros dans des aventures dont on sait à priori qu’ils s’en sortiront mais en y laissant des plumes. Dorison sait surprendre et manie le suspense avec une dextérité éprouvée. Ralph Meyer a le dessin qu’il faut, de plus en plus construit et percutant, pour suivre à la trace tout ce petit monde dans un western désormais bien installé dont Caroline Delabie signe les superbes couleurs.
Ils cherchent le client Jonas Crow et ses deux camarades. Ils vont trouver la belle-mère d’un richard prétentieux dont le beau-père est un ancien colonel de l’armée sudiste devenu manchot. Et il y a de la rumba dans l’air quand le vieux soldat, Charley Warwick, reconnait Crow et l’appelle Strikland, son vrai nom. Il lui crie que l’ogre est toujours vivant. Crow, Rose et Madame Lin sont virés de la propriété mais Crow veut en savoir plus et retourne voir le colonel qui s’échappe avec lui pour tenter de retrouver son fils parti chasser l’ogre. Désormais Crow et Warwick sont eux aussi à la recherche de l’ogre, un médecin fou qui aurait profité de la guerre pour tenter des expériences abominables et que Crow croyait mort. Erreur car Jeronimus Quint, docteur du diable, est bien vivant et sévit dans le coin. Rose va être sa nouvelle victime. L’ogre met en place un piège qui pourrait bien être le bout de la route pour la jeune anglaise. Crow quant à lui est encore redevable au docteur Quint qui lui a autrefois sauvé la vie.
Un drame assez cornélien finalement ce nouvel épisode d’Undertaker. On y meurt beaucoup et pour des causes parfois ambigües mais très humaines. L’ombre du mal plane sur le fossoyeur qui n’est pas lui-même très net et traine une passé noir, lourd à porter qui explique son recyclage professionnel en compagnon de la mort. Le personnage de l’ogre a un petit côté Docteur Doxey mais en gros méchant loup-garou dont on espère que la fin sera atroce. Mais à quel prix ? Ce sera pour le tome suivant qui bouclera le diptyque. Ralph Meyer est dans la cour des grands du western, de Giraud à Blanc-Dumont dont on retrouve parfois l’inspiration dans son dessin. Un épisode bouillant qui monte en puissance à chaque page.
Undertaker, T3 L’Ogre de Sutter Camp, Dargaud, 13,99 €
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