Il ne fait pas la nuance Relom avec son Dirty Karl. On en avait pris l’habitude dans Fluide Glacial, des histoires courtes toutes plus déjantées les unes que les autres. Dans cette compilation de ses aventures burlesques, noires et macabres, Karl fait monter la pression en ce début d’année. Et c’est Relom qui mène la danse après son Troquemage ou Andy et Gina. On ne peut même pas lui en vouloir à Karl, au nez en pointe et à l’humour atomique. Il dériderait un congrès de croquemorts. Sans compter qu’à force de jouer dans la cour du diable on finit par l’agacer le fourchu.
C’est finalement un brave type Karl, pas compliqué avec son clebs, Simone, qui a tout du rottweiler mâtiné de loup-garou irradié. Le toutou, il a un peu tendance à bouffer tout ce qui passe et même une charmante petite fille, jeune orpheline. Il va tenter la réa le Karl, un sacré boute en train. Mais ça n’a pas d’humour les mômes. Il bricole aussi Karl, un surdoué, un visionnaire, une tête bien faite avec ses petits collages géniaux qui donneraient des idées à Dieu histoire de se retaper la création du monde. A découvrir, le génie. Il est amoureux le bougre mais il ne faut pas la lui faire et le prendre pour un gland. Sinon il vire la donzelle, tant pis. Qu’elle souffre si elle préfère les asticots. Un peu de musique et il vous construit ce qui semble bien être un gaffophone. Un grand bêta sympathique le Karl, qui n’a pas que des amis. On en a heureusement brûlé pour moins que ça.
Il dérive gentiment le Karl, pas vraiment méchant. Sadique un peu, pince sans rire beaucoup, pas vraiment souriant mais il cache un grand cœur et une mignonne petite fille va l’aimer le bon Karl. Pas de repères avec Relom. Surprises à toutes les pages que l’on se surprend à tourner pris au piège d’un Karl inattendu et imprévisible. On rit mais est-ce bien raisonnable ? Bien sûr que oui. L’horrible peut être de bon goût et géniale. Tout est dit. Karl est quand même vraiment crade.
Dirty Karl, Fluide Glacial, 10,95 €
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