Tchernobyl reste la catastrophe nucléaire la plus terrible de l’ère de l’atome. Les Chiens de Pripyat ont pris pour cadre l’immense territoire russe contaminé et désolé pour cette aventure hors normes dans laquelle il faut éradiquer les animaux domestiques devenus potentiellement dangereux. Reste à savoir si ce ne sont pas les hommes qui présentent le plus de risques pour l’humanité. Aurélien Ducoudray a bien ficelé son scénario avec tout ce qu’il faut d’action et de personnages atypiques dans une ambiance qui ne l’est pas moins. Il y a du nerf, du mystère qu’accentue le dessin réaliste et percutant de Christophe Alliel.
Après l’explosion de la centrale de Tchernobyl, quand le risque de contamination a décru, des équipes de chasseurs ont été envoyés pour tuer les chiens et rapporter leurs têtes en guise de preuves qui donnent droit à une prime. Kolia est le fils du Sanglier, le patron d’un commando composé de Sputnik déjanté, de Pravda, ancien Spetnaz qui a fait ses preuves en Afghanistan, et de Petit Père, un tireur d’élite flanqué de son chien qui n’aboie jamais. Dans la zone interdite il n’y a pas que des chasseurs mais aussi des récupérateurs de métaux qu’il vaut mieux ne pas déranger. Tout est en ruines mais de curieuses silhouettes en combinaison et masque de survie errent dans la campagne et la ville où le commando commence à faire son boulot de tueurs de chiens qui semblent aux ordres d’un loup noir insaisissable. Kolia va se lancer sur leur piste.
Un mélange habile de fiction, de fantastique qui repose sur une base bien réelle. Le tout aurait pu être banal ce qui est loin d’être le cas. Kolia est une sorte d’envoyé divin dont on saura le destin dans le tome 2. Aurélien Ducoudray a pris Pripyat, ville qui existe, comme le théâtre devenu muet du drame qui s’est joué à Tchernobyl tout proche. Un scénario astucieux, un dessin efficace d’Alliel, et des rappels historiques qu’il ne faut pas occulter.
Les Chiens de Pripyat, Tome 1, Saint Christophe, Grand Angle, 13,90 €
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