Deux hommes d’état qui ont fait, chacun à leur manière, l’histoire du XXe siècle, John Kennedy et Mao Zédong (ou Tsé Toung) sont à la Une de deux nouveaux albums de la collection Glénat Fayard « Ils ont fait l’Histoire ». Coïncidence intéressante, Fidel Castro vient de disparaître lui qui a été pour les USA de Kennedy une épine plantée au flanc et qui a failli provoquer en 1962 une troisième guerre mondiale avec l’affaire des missiles de Cuba. Pour Mao, grand timonier, c’est l’exemple d’un communisme révolutionnaire et sa longue marche puis sa sanglante révolution culturelle qui peuvent également permettre un rapprochement avec le régime cubain de Castro qui restera malgré tout une dictature tout juste éclairée.
Kennedy est scénarisé par Sylvain Runberg en rupture (provisoire) de polars scandinaves. Sur le dessin de Damour, Runberg reprend par le menu les différentes étapes de la vie de John Kennedy et également de son frère Robert Kennedy qui comme lui mourra assassiné. Riche famille de la côte Est, un père ambassadeur maffieux et souriant aux sirènes nazies, Kennedy sera un héros de guerre à bord de son PT 109. Quand son frère Joseph est tué dans son bombardier qui explose en vol en 1943, c’est John qui portera tous les espoirs politiques du clan pour devenir président des USA. On revient sur ses discours, sur sa vison de ce que chaque Américain doit faire pour son pays, sur son passage à Berlin en 1963, son choix malheureux qui mènera à la triste affaire de la baie des Cochons destinée à chasser Castro puis aux missiles russes installés à Cuba. Dallas enfin le 22 novembre 1963 qui reste dans la conscience collective mondiale et américaine irrémédiablement ancré. La mort de John Kennedy, plus ou moins expliquée, sera la conclusion provisoire avant celle de Bobby d’un drame familial et historique sans précédent. On suit parfaitement dans l’album la montée en puissance de cette dramaturgie avec le fil rouge que Runberg fait tenir à Robert Kennedy. Un album bien mené qui permettra à ceux moins impliqués dans le mythe Kennedy d’en avoir une bonne approche. Un cahier historique termine l’album réalisé par André Kaspi, historien.
Ils ont fait l’Histoire, Kennedy, Glénat Fayard, 14,50 €
Mao Zedong est scénarisé par Jean-David Morvan et Frédérique Voulyzé. Au dessin c’est Rafaël Ortiz qui a mis ses pas dans ceux du Grand Timonier qui fit de la Chine une grande puissance quoiqu’on en dise. L’album démarre à la mort de Zhou Enlai qui a été le premier Premier ministre de la Chine Populaire. Son épouse Deng revient sur cette lutte menée avec Mao et leur rencontre avec son mari. Le parti communiste chinois voit le jour mais arrestations et mises à l’écart en frappent les membres. Zhou et Deng partent en France en 1921. Mao va peu à peu s’imposer tout en étant un séducteur acharné. La guerre civile commencera en 1926. Ce sera ensuite la Longue marche en réalité un repli stratégique des communistes qui deviendra plus tard mythique. Il lui faudra éliminer Tchang Kai-Shek, leader nationaliste appuyé par l’Occident. La Chine devient communiste. La révolution culturelle décimera les élites. Le Petit livre rouge de Mao fera des ravages. Mao a le pouvoir absolu, un dictateur sanglant dont la mémoire est toujours très présente dans une Chine qui est devenue un curieux paradoxe de capitalisme à la sauce rouge. Comme l’avait prédit Alain Peyrefitte on avait tout à craindre du jour où la Chine s’éveillera. Jean-Luc Domenach revient en fin d’ouvrage sur la vie de Mao.
Ils ont fait l’Histoire, Mao Zedong, Glénat Fayard, 14,50 €
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