Avec ce tome 3, Je crie à toutes gens merci, se referment les aventures hors normes de l’un des plus grands poètes français. François Villon est l’enfant d’un siècle où la violence, l’injustice, la misère frappent de plein fouet un royaume de France qui verra bientôt l’avènement de Louis XI. Villon joue sa vie sur un fil et écrit la fameuse Ballade des pendus tout en menant une existence qui le mènera dans les prisons les plus sombres et lui fera commettre des actes extrêmes. C’est Jean Teulé qui a écrit Je, François Villon qu’a adapté et dessiné Luigi Critone. Il était venu à Montpellier pour la sortie du tome 2. Cette trilogie mérite aussi bien sur le plan graphique, propre au talent de Critone, qu’à son écriture de prendre place parmi les meilleurs albums des ces dernières années.
François Villon joue avec le feu et les fous, les tueurs et les violeurs. Et sur un scène. On est en juin 1461, Villon continue à fréquenter les âmes les plus noires. Pour une paire d’oies, il se retrouve en prison à Meung-sur-Loire, fief de Thibaut d’Assigny. Il est passé à la question et son statut de clerc qui pourrait le protéger lui est enlevé pour avoir fait du théâtre. Torturé, interrogé sur sa prétendue sorcellerie, Villon écrit de sa cellule et, miracle, c’est Louis XI qui le visite et le fait libérer sur intervention de Charles d’Orléans qui ne jure que par le grand talent de poète de Villon. Il retourne à Paris auprès de son mentor Guillaume et signe Je crie à tous gens merci, sorte de demande de le laisser en paix. Il renoue avec de vieux amis et écrit son testament en vers. Mais un soir, un nouveau dérapage va le conduire à nouveau en prison.
Villon sera banni de Paris pour dix ans. On ne sait pas ce qu’il est devenu et des zones d’ombre cachent une grande partie de sa vie. Le roman de Teulé réussit à bien cerner un personnage d’une rare intelligence, témoin de son temps, mais complètement perverti par entre autres une enfance atroce. Critone pour cette descente aux enfers, a dessiné beaucoup de cases vides de texte qui se suffisent à elles-même, d’un forte puissance évocatrice, prenantes et émouvantes car Villon suscite aussi sa part de pitié et de tendresse. Un album très abouti.
Je, François Villon, Tome 3 Je crie à toutes gens merci, Delcourt, 15,50 €
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