Dans ce tome 3 de L’Année du lièvre, Tian continue avec justesse de ton, émotion, de raconter en détail la vie sous le régime sans pitié des Khmers rouges au Cambodge. On n’a pas oublié mais le temps efface peu à peu le souvenir de cette machine infernale qui a décimé un peuple avec parfois la « compréhension » pour ne pas dire la complicité de certaines élites occidentales. En 1978 va commencer la purge en interne du pouvoir Khmer rouge.
Khim et Lina sont toujours dans un village employés aux rizières quand on apprend qu’une force d’opposition est en marche. Des bandes armées veulent imposer un nouveau régime et constituer un mouvement de résistance mais les méthodes sont toujours les mêmes. Angkar, le comité central du PC du Kampuchéa est renversé. Chacun va essayer de survivre en brisant les règles des Khmers rouges. Mais les massacres reprennent dans le village. Le Vietnam va envahir le Cambodge. Il faut quitter le pays et essayer de rejoindre la Thaïlande. C’est ce que va faire Khim et sa famille non sans mal.
Une dictature sans pitié, absurde dans ses actes, assassinant à tour de bras, c’est ce qu’a été celle de Khmers rouges. Tian, cambodgien, ressuscite par son travail littéraire et graphique sa mémoire et celle des siens. Le témoignage est d’importance, passionnant, vital même pour comprendre la souffrance infligée au peuple cambodgien sous prétexte d’une idéologie dévoyée. La route vers la liberté mais aussi l’exil sera longue pour Khim. Une leçon d’Histoire mais aussi de courage.
L’Année du lièvre T3, Un nouveau départ, Gallimard, 17,25 €
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