Le Salon du Livre du 22 au 25 mars reste un évènement incontournable pour l’édition, les auteurs et le public. Hormis les rencontres, les dédicaces, on y prend la température d’un secteur qui est en pleine mutation et se cherche encore un peu. Le livre c’est du papier. Comme pour la presse qui souffre et n’a pas trouvé son modèle économique, le web est embuscade. Cette année la BD s’offre une place de choix au Salon. Trois expositions auront la vedette, celle des 75 ans de Spirou, celle à la gloire du scénariste hors normes qu’est Arleston père du monde de Troy, et enfin celle consacrée à Titeuf et à Zep, phénomène majeur du 9e art.
Mais il n’y a pas de hasard. La BD représente désormais 12% du chiffre d’affaire total de l’édition avec 5327 albums publiés dans l’année, des tirages records, des titres devenus des classiques de la culture française. Reconnaissance obligée du secteur. Et prudence de mise car la course au chiffre d’affaire peut aussi entraîner en BD une surproduction qui finirait par fragiliser l’édifice.
Ensuite, côté bulles, il y a le web et les contrats qui lient papier et numérique. Il sont remis en cause par les auteurs. Attention au risque d’un monopole sur le net pour la mise en ligne, la commercialisation. Sans oublier la nécessaire harmonisation fiscale de la TVA entre les deux supports. C’est un univers qui explose mais où l’avenir a été cependant anticipé. Le Salon du Livre consacre cette année une journée au sujet. Editeurs, auteurs, libraires, seule une action commune et concertée permettra à la BD, donc à l’édition, d’évoluer, d’aller vers un futur souriant. Avec si possible, dernière bulle, la participation constructive des pouvoirs publics. Un rêve passe.
Jean-Laurent TRUC
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