Drame dans les favelas de Rio où les gamins perdus se font descendre par la police militaire brésilienne, un jeune garçon rompu aux lois de la rue et sa petite sœur vont tenter de survivre après le meurtre de leur mère. Violence urbaine pour le premier tome de Rio avec Louise Garcia et Corentin Rouge. Rubeus et Nina sont les héros d’une histoire parfaitement mise en scène, puissante et dont le dessin a l’efficacité des meilleurs auteurs réalistes de Rossi à Giraud, sans temps mort et fioritures inutiles, très enlevé.
La mère de Rubeus et de Nina est l' »indic » d’un flic sans scrupules, Jonas, qui la tue quand elle menace de dévoiler leur liaison à sa femme. Rubeus, témoin du meurtre, réussit à s’enfuir avec sa sœur. Sans argent, ils errent dans les rues de Rio et tombent sur Bakar qui fait partie d’une bande de gamins des rues avec Le Rat comme chef. Ils décident de se servir de Rubeus pour voler les clients des grands hôtels. Au même moment la police militaire monte des commandos de la mort pour abattre les gosses des rues qui gène les politiciens. Nina va peut-être être adoptée par un couple de riches étrangers.
Le scénario est riche, basé aussi sur les souvenirs de Louise Garcia qui a grandi à Rio. On redécouvre un Brésil très loin des images touristiques célèbres. Économiquement exsangue, politiquement corrompu, le Brésil est en panne sèche et au bord de la crise structurelle. L’album rend bien cette réalité d’une rare violence dont on parle peu alors que les Jeux Olympiques s’y déroulent l’été prochain.
Rio, T1 Dieu pour tous, Glénat, 14,95 €
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