Lugubre, angoissante mais envoûtante, cette enquête, émaillée d’humour malgré le ton grave, d’un duo de choc d’inspecteurs du ministère des affaires privées sous le règne de la reine Victoria, a le charme de la nouveauté de qualité. Pierre Boisserie au scénario et Nicolas Bara au dessin ( Le Chant des Malpas ) ont su surprendre avec un mélange astucieux de fantastique et d’action. Le Concile des arbres pourrait bien être le début prometteur d’un couple hors normes formé par Artémis d’Harcourt et Casimir Dupré.
Dans un hôpital caché en pleine forêt, des enfants se lèvent chaque nuit, endormis pour se livrer à des incantations sur le toit dans une langue étrange. Le directeur et le médecin de l’établissement ne sont pas ravis de voir débarquer Artémis et Casimir enquêteurs du ministère qui doivent percer ce mystère. Leur patron, un M à la James Bond d’époque, doit rendre des comptes à la reine. Seule Wilma la gouvernante semble heureuse de les accueillir. Les deux enquêteurs sont témoins de l’une des séances où les enfants inconscients se mettent à psalmodier. Dans la forêt ils découvrent des éléments inquiétants, comme si une force maléfique y était abritée.
Un ton varié, des pistes nombreuses, des héros sympathiques et complices, cette balade sous les arbres centenaires a bien du nerf et de la fougue. Boisserie sait manœuvrer ses lecteurs, les amener à la frontière du réel et de l’imaginaire. Des démons dont on ne peut rien dire, des enfants perdus, Nicolas Bara a le dessin qu’il fallait pour faire adhérer à cette aventure bien menée.
Le Concile des arbres, Dargaud, 14,99 €
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