Il sort de prison et tombe amoureux d’une inconnue dont il vient de trouver le téléphone qu’elle a perdue. Voila en peu de mots la trame de cette balade hors du commun. Rascal la signe et Thierry Murat la trace au fil du Vent Mauvais, titre de l’album.
Un format bouquin, un découpage de deux à trois images par page, une voix off, celle du taulard qui vient de passer sept ans derrière les barreaux. Il n’a qu’un but, récupérer le butin qu’il a planqué avant d’aller en prison. Mais la vie et de grands travaux ont muré à jamais son fric sous le béton. Paumé le garçon qui se nomme Abel quand il tombe sur le téléphone qu’a perdu une belle brune. Elle lui demande de le lui poster en Italie où elle part. Balade donc pour Abel qui décide de le lui rapporter, un road movie comme on dit qu’il va faire en compagnie d’un gamin avec, au bout de la course, un espoir de bonheur. Oui mais voila, la vie c’est une vacherie.
La voix d’Abel scande sa route, celle décrite par Rascal toute en finesse, subtile et pourtant dure, sans pitié, agaçante. On lui en voudrait presque à Rascal car son Abel est attachant, en rédemption. Murat le suit aussi Abel, en gros plan ou contrechamp, en sépia ou en gris, en jaune ou en noir. Le noir lui va aussi bien à Abel. A lire sans attendre ce voyage au bout de l’espoir qui prend aux tripes.
Au Vent mauvais, Futuropolis, 18 €
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