Warnauts et Raives, après Les Temps Nouveaux, poursuivent leur histoire de la Belgique contemporaine, cette fois après la guerre, à la fin des années quarante. On se souvient de cette excellente saga familiale dans laquelle, deux frères, en 1939, se retrouvent dans leur village où déjà les passions politiques se déchaînent. À la veille de la guerre, Thomas revient chez lui où son frère, fasciné par l’Allemagne nazie, a épousé son amour de jeunesse. Avec une justesse de ton à laquelle ils nous ont habitués, les auteurs de L’Orfèvre ou de La Contorsionniste avait mis en scène la montée en puissance des extrêmes. Dans le tome 2 ce sera la Libération et les règlements de compte, les morts, les choix et les trahisons.
En passant à Après-Guerre, Warnauts et Raives, toujours à quatre mains, scénario et dessin, donnent à leurs personnages leurs places définitives. Thomas, un sanguin, sera tempéré par le Père Joseph dont la sœur, Lucie, part à la recherche d’Assunta, déportée par les Allemands et désormais détenue par les Soviétiques. Berlin sera la plaque tournante des ces années du début de la guerre froide. En 1948, c’est le blocus de la ville et une lutte ouverte entre anciens alliés.
Chronique intelligente certes de la Belgique où s’affrontent aussi Wallons et Flamands mais du monde en général, Warnauts et Raives ont cette écriture forte, subtile et sans emphase qui donnent à leur dessin, leur découpage, une place à part dans la BD. On croit sans hésiter à leur histoire car elle colle à l’époque, y apporte sa vérité toujours objective.
Après-Guerre, Tome 1, L’Espoir, Le Lombard, 14,99 €
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