On a toujours un léger doute quand une préface encense un auteur. Mais dans le cas de celle signée par Marini en ouverture du premier tome d’Arthus Trivium, il n’y a pas de doute à avoir. Au contraire. Le dessin de Juan Luis Landa mérite très largement les compliments du dessinateur de Scorpion et de l’auteur des Aigles de Rome. Nostradamus a des soucis. A force de prévoir le futur on s’attire des ennuis même si on a trois fidèles disciples efficaces aux talents multiples.
Avec l’âge Nostradamus a peur pour les siens d’autant qu’il reçoit deux curieuses statuettes en guise d’avertissement. Ses élèves sont en mission que ce soit en Avignon comme Arthus Trivium et Angulus Dante sur les traces d’un évêque corrompu ou à Montélimar comme Angélique face à un trafic lié à la peste qui ravage la région. Mais des enfants aux traits hagards prennent au piège la jeune femme. Nostradamus a prévu la mort d’Henri II pendant un tournoi. Il va dire aussi à Charles X quel sera son destin pendant que ses trois disciples se battent contre des puissances obscures et diaboliques.
Le scénario est de la main de Raule (Jazz Meynard), novateur, dépassant le cadre habituel des traditionnels récits fantastiques et historiques. Des personnages à la fois mystérieux et charismatiques, Nostradamus en toile de fond craignant pour sa vie (ce qui est peut-être un comble quand on connait l’avenir comme lui), des traîtres, des démons, cet Arthus Trivium est bien balancé. Mais c’est effectivement le dessin impressionnant de Landa qui mène la danse. Un souci du détail, une fougue du trait réaliste, de la séduction, un vrai coup de cœur pour ce dessinateur qui avait déjà signé Le Cycle d’Irati mais cette fois ne joue pas dans le même registre et montre des qualités graphiques qui ont considérablement évoluées et de haut niveau.
Arthus Trivium, Tome 1, Les anges de Nostradamus, Dargaud, 13,99 €
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