Un long fleuve tranquille sur fond d’œuvres d’art, de musée d’Orsay et de tentatives pour reproduire sur une toile les sensations ressenties, Hubert parle peu et vit la vie qui lui convient. Ben Gijsemans détaille au trait près le quotidien d’Hubert, un homme qui n’aime pas les surprises hormis si ce sont des tableaux qui les provoquent. Une balade à pas feutrés. Hubert aime l’art.
Il passe des heures devant un Manet. Que ce soit à Bruxelles ou à Paris à Orsay, Hubert emmagasine les souvenirs, les flashs ressentis à la vision de ces chefs d’œuvre. Quand il rentre chez lui, dans son appartement bien rangé, il peint, copie, retranscrit et tente de prendre en photo sa jeune voisine qui tire le rideau. Et puis il y a la locataire du dessous qui a une copie d’Olympia sur sa cheminée et des vues sur Hubert qui reste de glace.
Ben Gijsemans a découpé ses pages comme un déroulé d’images d’un film, avec une redoutable précision, au ralenti. Son dessin est clair bien sûr, peu bavard mais d’une grande expressivité. On commence cet album en craignant le pire, l’ennui. Pas du tout. On se prend au jeu, on suit Hubert et on est étonné quand il regarde la Ruée vers l’or de Chaplin avec ses grosses lunettes . Pas banal du tout et un dessin qui en impose.
Hubert, Dargaud, 19,99 €
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