On a toujours eu un faible pour Clifton. Privé plus british que nature, moustache digne d’un major de l’armée des Indes, flanqué de son ineffable gouvernante Miss Partridge, le colonel Clifton reprend du service après une trop longue absence. Turk, qui l’a dessiné à ses débuts, est lui aussi de l’aventure en compagnie d’un scénariste qui sait à merveille manier humour et suspense, Zidrou. Un trio qui va embarquer Clifton, un peu moins flegmatique que d’habitude dans une affaire d’état qui ravivent les plaies franco-britanniques de Fachoda et Mers el-Kébir.
On marche sur la tête chez sa très gracieuse Majesté. Des hurluberlus ont décidé de rouler à droite, shocking, ce qui provoque une flopée d’accidents qui mettent à mal le trésor de guerre des compagnies d’assurances. Au Centaur Club, Lord Climber décide de confier l’enquête à Clifton. Pourquoi ces conducteurs à priori normaux décident de changer de la voie bien naturelle et à gauche de l’ex-empire britannique ? Seul Londres est touchée mais sait-on jamais. Climber débarque chez Clifton en pleine déprime car Miss Partridge lui a rendu son tablier. Le colonel réagit toutefois et au volant de sa MG part en chasse.
Avec Clifton et Zidrou l’a bien compris, il faut un humour british, fin et écrit, appuyé par le dessin de Turk qui connait bien le sujet. On y ajoute une pincée de délire psychédélique, une Angleterre des années soixante, des mangeurs de grenouilles fadas, le retour de Clifton est dans la pure lignée de la série. Encore que Zidrou y apporte sa propre fantaisie et sa vision du personnage. Un grand moment de détente et, allez, de nostalgie et d’humour. Clifton manque de devenir francophile, horreur.
Clifton, T22 Et les gauchers contrariés, Le Lombard, 10,60 €
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