Les loups chassent en Meutes. Dans le premier volet de ce diptyque signé par Jean Dufaux et Olivier Boiscommun, on découvrait que Paris abritait de bien curieux personnages, des loups-garous qui allaient devoir faire face à un délicat problème de succession. Il y a toujours un outsider dans ce genre de cas, où plus si affinités et ce n’est pas obligatoirement celui qu’on attend. Jean Dufaux est un manipulateur hors pair. Le tome 2 de Meutes joue sur plusieurs tableaux et brouille les pistes jusqu’à la fin. Et annonce vraisemblablement une autre « saison » comme le suggérait Olivier Boiscommun rencontré à Saint-Malo.
Un vent mauvais souffle sur Paris. Même à l’Élysée on s’en rend compte. Le jeune Oscar va bientôt être intronisé comme chef de la meute pendant que sa sœur Otis vit son grand amour avec Régis un garçon qui la laissera tomber. Erreur même si il en a marre de se faire lacérer le dos. Otis découvre la malédiction qui plane sur sa famille et leurs amis de la pleine lune. La police avec les commissaires Pelligrini et Cerdan aimerait bien élucider la mort d’un de leurs confrères et remontent la piste. Le Daïki Ephrat, autre chef de meute concurrente, a des soucis de santé et avoue à son fils qu’il doit être son successeur et prendre la place d’Oscar. Sauf qu’il y a Otis sur son passage.
Toujours un peu fouillis cette histoire mais volontairement. Dufaux sait où il va, embarque ses lecteurs sur des pistes trompeuses pour mieux les déstabiliser. Meutes est aussi une digression intéressante sur la place des femmes (tiens, comme pour le Grand Prix d’Angoulême!) dans la hiérarchie loup-garou ou autre mais le prix à payer en est l’amour. Boiscommun est parfaitement à l’aise avec son dessin dans cet univers violent, angoissant, fantastique et finalement politique à souhait.
Meutes, T2, Glénat, 14,50 €
Articles similaires